Odeur suspecte à Nice, difficultés à respirer et rumeurs angoissantes : que se passe-t-il dans la capitale des Alpes-Maritimes ?Istock
Depuis quelques jours une odeur suspecte a été constatée à Nice... Des rumeurs de seisme n'ont pas tardé à émerger sur les réseaux sociaux. Mais qu'en est-t-il réellement ?
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Odeur de gaz, d'œuf pourri, de soufre ou encore des relents d’essences… Depuis une dizaine de jours, les Niçois sont importunés de bon matin par d'étranges nuisances olfactives... Entre 5h et 9h du matin, une affreuse odeur empeste la ville.

L’origine précise reste à déterminer

La mystérieuse émanation qui n’est pas concentrée sur un secteur précis, suit en revanche une trajectoire verticale qui part du quartier de l’Ariane  pour redescendre jusqu’au port de Nice en passant par le quartier Cimiez, la Libération, ou encore la vieille ville et l’hôpital Pasteur, rapporte un article du Figaro.

L'origine à ce jour reste toutefois encore inexpliquée. Si la source semble avoir été identifiée du côté du Nord-Est de Nice par AtmoSud, l’origine précise reste à déterminer. Mais certains, sur les réseaux sociaux, n’hésitent pas à sentir, dans cette odeur de soufre, le signe annonciateur d’un séisme, pointe Nice matin dans un récent article.

Des rumeurs  citent les cas des séismes de Christchurch en Nouvelle-Zélande (2010) ou de Kobe au Japon (1995), quand des témoins affirmaient avoir senti des odeurs de soufre en amont du drame .

Vidéo du jour

Chercheur au Laboratoire Géoazur, Christophe Larroque coupe court à tout lien. "Je ne connais pas de travaux scientifiques montrant une odeur particulière précédant le déclenchement d'un séisme", assure-t-il pour Nice-Matin.

Pourtant les signalements se poursuivent. L'observatoire de la qualité de l’air en région Sud, Atmosud, a recueilli en effet quelque 144 signalements de riverains. Dont 77 rien que pour la journée de lundi, revient le Figaro. Si la situation peut prêter à sourire, elle est prise très au sérieux, à l’aune des maux qui accompagnent les signalements . Selon Atmosud, 50% d’entre eux sont associés «à des symptômes de type mal de tête, difficulté à respirer, irritation du nez et des yeux...».

L'observatoire cherche toujours à identifier la cause de ces odeurs et vient de renforcer son dispositif de surveillance.

Un dispositif de surveillance mis en place

Après avoir cessé mardi matin, les signalements ont repris dans l'après-midi. Pour y faire face, et en coopération avec la  Métropole de Nice, AtmoSud  a mis en place un dispositif de surveillance renforcé "pour identifier les composants à l'origine de ces nuisances." Par ailleurs, le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) des Alpes-Maritimes est aussi mobilisé dans les recherches pour identifier la cause de ces nuisances olfactives, relaie également le Figaro. Par voie de communiqué, Atmosud dit avoir identifié une source "au nord-est de Nice"  grâce à la mise en relation entre les signalements et les données de Météo France.

Côté Ville, lundi, le maire de Nice et président de la Métropole Nice Côte d’Azur a sommé le préfet Hugues Moutouh de lui indiquer "rapidement les mesures qu[’il compte] mettre en œuvre pour protéger nos populations et mettre fin à ces nuisances". Christian Estrosi assure avoir reçu 500 signalements de ses administrés sur le périmètre géographique concerné. Et d’indiquer que "dès la connaissance de ces nuisances, les directions de la Métropole [...] se sont mobilisées pour en trouver l’origine." Et de confirmer que l’unité de valorisation énergétique de l’Ariane n’était pas en cause.

Désormais, une enquête plus poussée a été lancée avec l'Agence régionale de Santé Paca, pour élucider ce mystère. Voici ce qui est prévu.

Enquête et contrôles plus poussés à venir

Conjointement avec l’Agence régionale de Santé (ARS) Paca et la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL), la ville de Nice souhaite qu’une enquête et tous les contrôles nécessaires soient menés "afin de garantir que ces odeurs ne présentent aucun risque pour la population". Au préfet, l’édile demande en ce sens que des contrôles aient lieu sur l’ensemble des installations classées pour la protection de l’environnement et susceptibles de générer des odeurs "en particulier les activités industrielles dans la vallée du Paillon, celles-ci relevant du pouvoir de police de l’État."

Contactée, la préfecture des Alpes-Maritimes fait savoir que "les services de le DREAL ont opéré [mardi matin] un contrôle sur le site SECA (filiale Eiffage-Colas) de la Trinité (une commune voisine de Nice, NDLR)". Et de préciser qu’"à ce stade, il ne peut être établi de lien de causalité entre les nombreux signalements réalisés et l'activité de cette entreprise. Les investigations se poursuivent pour identifier l'origine de ces nuisances. Aucun afflux dans les services de santé d'urgence n'a été observé.", rassure t-elle.