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Le naturisme : kézaco ?
Il y a beaucoup de fausses idées autour de la pratique du naturisme. Rappelons déjà qu’il s’agit d’un mode de vie qui est basé sur le fait d’être nu et au plus près de la nature. Il s’accompagne d’une alimentation saine et équilibrée, d’activités sportives en plein air et d’un profond respect pour l’environnement. La pratique de la nudité n’est pas le but ultime d’un naturiste mais bien un moyen de parvenir à l’épanouissement personnel au sein de la nature. La liberté, la tolérance, le partage, la convivialité sont des objectifs supérieurs à un bronzage intégral. Ainsi, enlever ses vêtements, c’est faire disparaître les différences sociales. La fédération internationale de naturisme définit ainsi la pratique : le respect de soi, le respect des autres et le respect de l’environnement.
Franchir le cap : une démarche psychologique forte
"Lorsque l’on vient au naturisme, c’est que l’on a franchi ce cap grâce à un travail personnel, une démarche psychologique" précise Julien Claudé-Pénégry, vice-président de la Fédération française de naturisme.
"C’est une recherche d’essentiel, de simplicité, et la volonté de faire corps avec soi", ajoute-t-il. Vous l’aurez compris, il est inutile de se confronter à la pratique si l’on n’est pas prêt. Si l’idée a déjà fait son chemin, il est temps d’acter la chose et nous avons la chance d’être le pays le plus dynamique en la matière puisque avec 460 structures d’accueil la France est la championne du monde de la destination touristique naturiste. Pour les trouver il suffit de se rendre sur le site de la Fédération française de naturisme, la représentation officielle du naturisme auprès de la structure étatique.
Tenter l’expérience dans un lieu de baignade
Bien souvent l’angoisse, pour celles et ceux qui souhaitent tenter le naturisme, c’est le regard des autres. "Pour s’en défaire, il faut bien se dire que cette pratique est justement en lien avec le non jugement de l’autre et a pour but de se faire confiance à soi-même", précise le vice-président de la Fédération. Alors, jetez-vous à l’eau. "L’eau protège des regards, elle vous couvre et puis elle fait vivre cette sensation incroyable de liberté lorsqu’elle parcourt tout votre corps. Ensuite, ce qui est bien c’est de sortir de l’eau en restant nu pour retourner à votre serviette. Vous verrez que vous sentirez le vent, les rayons du soleil sur votre peau et vous y prendrez goût", explique Julien Claudé-Pénégry.
Se défaire du regard des autres
Pour ceux qui hésitent encore à se dévêtir, sachez que cette pratique naît d’une philosophie qui veut mettre en avant l’égalité entre les êtres humains en retirant ses vêtements. Plus de marque, de design, de couleur qui se marie bien avec une autre, de maillot de bain stylé.
La sensation est celle de ne plus être épié ni jugé, puisque nous sommes tous nus.
Oui, diront les plus sceptiques, mais on peut juger les corps. "Ceux qui se mettent au naturisme ne viennent pas faire du voyeurisme. Le rapport est beaucoup plus sain et on se rappelle très vite que derrière ce corps il y a un humain, ce que l’on a tendance à oublier avec les vêtements. Surtout, nous nous regardons beaucoup plus dans les yeux. On ne regarde pas les sexes ou les fesses, ce serait considéré comme irrespectueux par la communauté", insiste le vice-président de la FFN.
S’y rendre avec des habitués
Le naturisme est ouvert à tous. Il est rare que la première expérience se fasse seule. Pour débuter vous pouvez vous mettre nu à la maison, avec votre conjoint.e ou en famille pour vous rendre compte de l’effet que cela procure chez vous. Ensuite, l’idéal est de se rendre dans un lieu public dédié au naturisme avec des personnes de confiance qui pratiquent déjà le naturisme. "Les amis c’est bien car ils pourront vous orienter, vous rassurer et vous mettre en confiance. Ils sont ceux qui ne vous jugent pas lorsque vous avez des vêtements alors pourquoi vous jugeraient-ils tout nu".
A penser, à éviter, à ne pas oublier : ouverture d’esprit, pas de photos et paréo
Gardez à l’esprit ce moto : oser c’est adopter le naturisme.
"Il m’est très rarement arrivé d’entendre quelqu’un me dire que ce n’était pas une bonne expérience. En général, elle est transcendante", précise Julien Claudé-Pénégry.
Concernant la chose à ne pas faire : on ne prend pas de photos ni de vidéos. On range son smartphone dans son sac et si on veut s’en servir il faut demander l’autorisation à celles et ceux qui pourraient apparaître sur les photos. Le voyeurisme et l’exhibitionnisme sont clairement interdits. Enfin, tout naturiste qui se respecte emportera toujours avec lui un paréo. Il servira notamment à cacher les émotions de ces messieurs ou à cacher tout problème hygiénique. Maintenant que vous savez tout il ne vous reste plus qu’à essayer !