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Cette semaine, des milliers d’anglais se pressent, affrontant des kilomètres de queue au cœur de Londres, et des heures d’attente sous la pluie, pour rendre un dernier hommage à leur reine bien aimée.
Depuis mercredi 14 septembre et jusqu’au jour des funérailles, lundi 19, le cercueil de la reine Elizabeth II est exposé, couvert du drapeau royal et de la couronne impériale, sous les voûtes de Westminster Hall, la partie la plus ancienne du bâtiment abritant le Parlement britannique.
Pour veiller le corps de la monarque, un dispositif hors-norme a été mis en place. Des unités militaires, entourent le cercueil à toute heure, impassibles. Jeudi, dans la nuit, l’un des gardes royaux, issu de la compagnie royale des Archers, s ’est soudainement effondré, pris d’un malaise, pendant sa relève. La scène, filmée en direct par la BBC, n’a pas manqué de choquer.
Mais un tel accident n’est pas rare chez ces militaires pas comme les autres.
“Gardes royaux” : quel est leur rôle, exactement ?
Avec leur long chapeau en fourrure et leur jaquette rouge carmin identifiable entre mille, les gardes royaux sont un emblème de la monarchie, et protègent les monuments comme le palais de Buckingham depuis 1660.
Mais ils ne sont pas les seuls militaires affectés au service de la monarchie britannique.
“La Garde royale est un nom générique qui regroupe différents régiments d'infanterie et de cavalerie. La "Garde royale" ou la "Garde de Sa Majesté" ou la "Garde de la Reine (ou du Roi)" sont des termes que l'on entend souvent, mais qui ne correspondent à aucun véritable régiment. Plusieurs régiments peuvent affecter leurs officiers à la fonction de garde” nous explique Nicolas Martin Fontaine, historien et fondateur du site Histoires royales.
Les différents régiments qui composent la “garde royale” sont en réalité regroupés sous le nom de Household Division. “Elle compte cinq régiments d'infanterie et deux régiments de cavalerie”, précise le spécialiste.
Parmi eux, ce sont les Welsh Guards (gallois) qui portent le fameux uniforme rouge et noir. Mais il existe également les Scots Guards (écossais, comme le militaire qui s’est effondré à Westminster), les Irish Guards (irlandais), les Grenardiers Guards et les Coldstream Guards, dont l'uniforme est plus “classique”.
Reste que leur rôle à tous est bien particulier, strictement encadré, et nécessite bien des compétences…
“Leur mission principale est de surveiller les résidences royales partout au Royaume-Uni et de participer à des événements cérémoniels ou festifs qui impliquent la famille royale”, explique encore Nicolas Martin Fontaine.
La garde des résidences royales est considérée comme un devoir cérémoniel. Il ne faut pas oublier que ce sont des soldats hautement compétents, qui sont envoyés au combat sur le terrain. L'aspect cérémoniel de leur travail n'est qu'une partie de leurs fonctions. - Nicolas Martin Fontaine, fondateur du site Histoires Royales.
Gardes royaux : une formation militaire de pointe
Ces soldats au statut particulier, qui doivent rester immobiles pendant de longues heures, ne sont pas recrutés par hasard par la Couronne.
“Il faut d'abord s'engager dans l'Armée britannique”, note l’historien. Donc, être un citoyen britannique, du Commonwealth, ou être résident du Royaume-Uni depuis au moins 5 ans.
En fonction de l'âge, des performances physiques, des tests et autres critères, les soldats des cinq régiments d'infanterie et ceux des deux régiments de cavalerie de la Household Division sont choisis pour garder les résidences royales.
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Une fois en poste, les challenges sont nombreux pour les gardes de la de Household Division. Les soldats doivent rester de longues heures debout. “De 6 à 8 heures avant la relève de leur garde” note l’historien.
Une fois leur shift terminé, les gardes se remplacent au cours d'une relève chorégraphiée au millimètre, connue des touristes. - Nicolas Martin Fontaine, historien et fondateur du site Histoires Royales.
Le métier est, en tout cas, extrêmement exigeant, à la fois physiquement et mentalement.
Pour le spécialiste, “rester debout durant de longues heures est bien plus compliqué que ce que l'on peut imaginer”. D’autant plus que certains gardes ont également une fonction directive, et doivent pouvoir prendre des décisions, ou donner des ordres, si une situation spécifique se présente .”Ce n'est pas que de l'apparat. Leur rôle est aussi opérationnel", note Nicolas Martin Fontaine.
Gardes royaux : un mental d’acier et une vie de famille compliquée
Il faut aussi un mental d’acier pour exercer cette fonction, considérée, par ailleurs, comme extrêmement prestigieuse outre-Manche.
“Le garde doit rester concentré, peu importe les éléments externes comme la chaleur ou la pluie. La concentration et la discipline sont deux qualités nécessaires pour assurer correctement cette fonction”, explique l’historien.
Le quotidien et la vie privée des soldats est également rythmée par leur rôle. La plupart vivent dans des casernes, où ils sont nourris et blanchis. “Certains peuvent vivre dans une habitation mise à disposition par l'armée, et bien souvent ils sont donc séparés de leur famille le temps de leur mission”, énonce par ailleurs Nicolas Martin Fontaine.
Gardes royaux : salaire, prestige… Quels sont les avantages de la fonction ?
Si il arrive que certains touristes étrangers s’en moquent, voire tentent de les déstabiliser (sans effet), les gardes de la Household Division, sont largement respectés par les Britanniques.
La fonction est l'une des plus anciennes et prestigieuses de l'armée britannique. Leur tenue d'apparat reflète le prestige accordé à cette fonction. Si celle-ci peut paraître originale et peu pratique, les gardes sont de véritables soldats formés au combat, dont la plupart ont servi lors d'opérations, notamment à l'étranger. - Nicolas Martin Fontaine, historien et fondateur du site Histoires Royales.
Comme tous les militaires, ils touchent un salaire au prorata de leur ancienneté dans l’armée. Selon l’historien, le salaire moyen annuel d’un soldat au Royaume-Uni est de 19 000 livres sterling en moyenne (21 703 euros), et celui d’un officier dépasse en général les 28 000 livres (31 984 euros).