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Mardi après-midi, Martine Aubry était entendue par la juge Marie-Odile Bertella-Geffroy dans le cadre d'une enquête sur l'exposition à l'amiante des travailleurs de l'usine Fereo-Valeo de Condé-sur-Noireau, dans le Calvados. La juge enquête aussi sur le rôle des pouvoirs publics des années 1970 jusqu'à l'interdiction de l'amiante.
Après sept heures et demie d'audition au pôle santé publique du Tribunal de grande instance de Paris, l'ancienne première secrétaire du Parti socialiste a annoncé sa mise en examen précisant que la juge "a considéré qu'elle devait me mettre en examen pour mes fonctions de directrice des relations du travail il y a 25 ans entre 1984 et 1987".
"La justice fait fausse route"
Martine Aubry a par ailleurs déclaré qu'elle avait pu "lui exposer point par point que j'avais toujours fait ce que j'avais à faire au regard des connaissances de l'époque, notamment en matière de règlements et de contrôle".
Elle a ainsi rejeté toute accusation, affirmant que "la justice fait fausse route en s'attaquant à ceux qui ont protégé les salariés et non ceux qui les ont exposés. Dès demain, mon avocat déposera une demande en annulation de cette mise en examen [...] Tout cela ne peut se terminer que par une annulation".
"Il était hors de question pour la juge d'aboutir à autre chose qu'à une mise en examen"
L'avocat de Martine Aubry, Me Yves Baudelot, a justement précisé qu'"aucun indice grave et concordant ne justifie la mise en examen, aucune faute n'a été commise et aucune causalité n'est démontrée entre ce que la DRT [Direction des relations du Travail, ndlr] a fait entre 1984 et 1987 et les pathologies concernées par l'enquête".
Il a par ailleurs ajouté que "pendant l'audition, la juge n'a pas fait la moindre objection à nos observations argumentées [...]Il est clair qu'il était hors de question pour elle d'aboutir à autre chose qu'à une mise en examen".
Dans le cadre des enquêtes sur l'amiante, la juge Bertella-Geffroy a déjà entendu des dizaines de fonctionnaires, des scientifiques et des industriels. Et la juge en a déjà mis plusieurs en examen...
© AFP