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Hôpitaux saturés, écoles fermées... Il y a dans les informations qui proviennent de Chine un air de déjà-vu anxiogène, pour quiconque a vécu la première vague de la pandémie de Covid-19 en 2020. C'était il y a près de quatre ans, mais personne n'a oublié que la contamination avait commencé à Wuhan, en Chine, précisement. Aujourd'hui la hausse du nombre de personnes souffrant de maladies respiratoires dans le nord du pays a attiré l'oeil de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Une "pneumonie non diagnostiquée" qui préoccupe
Ce mercredi, l'OMS a ainsi "adressé une demande officielle à la Chine pour obtenir des informations détaillées sur une augmentation des maladies respiratoires et des foyers de pneumonie signalés chez les enfants". Elle a par ailleurs recommandé à la population de respecter "des mesures visant à réduire le risque de maladie respiratoire" (port du masque et isolement en cas de symptômes par exemple). Il s'agit pour l'instant d'une "pneumonie non diagnostiquée", à l'instar du Covid-19 dans ses balbutiements.
"Nous ne savons pas exactement quand cette épidémie a commencé étant donné qu'il est très inhabituel qu’autant d’enfants soient touchés aussi rapidement", a précisé mardi le rapporteur du système de surveillance mondial des maladies ProMED, Dan Silver. Il a indiqué que "ProMED attend des informations plus définitives sur l’étiologie et l’étendue de cette maladie préoccupante en Chine" et qu''il est trop tôt pour imaginer s'il pourrait s'agir d'une autre pandémie". Jeudi, l'OMS a rapporté que la Chine ne faisait état d'aucun "pathogène nouveau ou inhabituel" lié à cette hausse de cas des maladies respiratoires.
Une bactérie coupable ?
Excès de réactivité des autorités sanitaires ? Les caractéristiques de la contagion en Chine laissent la communauté devant plusieurs hypothèses quant à l'agent propagateur. Il pourrait ainsi s'agir de la bactérie Mycoplasma pneumonia, cause fréquente de pneumonie chez l'enfant avec des symptômes généralement peu sévères comme une légère fièvre, de la fatigue et des maux de gorge. "Si cette recrudescence de pathogènes respiratoires en Chine ne concerne que des enfants et adolescents, cela colle pas mal avec Mycoplasma pneumoniae", explique à BFMTV Mircea Sofonea, épidémiologiste à l'université de Montpellier.
Pour lui, si les personnes plus âgées ne sont pas atteintes, cela veut dire qu'elles ont déjà développé une forme d'immunité et que le pathogène qui sévit en Chine pourrait ne pas être nouveau, comme l'était le Covid-19. Alors "il est possible que ce ne soit pas la source d'une nouvelle pandémie", conclut Mircea Sofonea.
Les confinements en question
Le virologue et ancien membre du conseil scientifique Bruno Lina évoque pour sa part pour Le Parisien l'hypothèse d'une "dette immunitaire" : la population chinoise, longuement confinée et donc faiblement exposée aux pathogènes habituels, serait plus vulnérable à leur propagation cet hiver, à la faveur de la vague de froid qui s'abat sur le nord de la Chine actuellement. L’épidémiologiste Antoine Flahault parle lui d'une "dette d’exposition", c’est-à-dire d’un "réservoir important de jeunes qui n’avaient pas été exposés depuis près de quatre ans à bon nombre de pathogènes hivernaux". C'est en tout cas la vision optimiste des évènements en Chine, celle qui n'implique pas d'agent inconnu.