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"Il faut arrêter de voir le mariage comme le rêve romantique qu’on nous vend depuis l’enfance. Evidemment, ça peut l’être, mais c’est tout de même assez rare", assène sans hésiter Ariane, une femme de cinquante ans, habitant en région parisienne. Elle est persuadée qu’elle ne prendra jamais époux, voire que dans certains cas le mariage peut être toxique. "Naturellement, chacun est libre de faire ce qu’il entend et pour les couples qui le souhaitent une telle union peut être très bénéfique. Seulement, j’espère que personne ne se lance dans ce genre de projet en pensant que ce sera magique et très ressemblant à ce qu’on retrouve dans les contes de fées", alerte-t-elle.
Si radicale la position d'Ariane peut sembler, elle n’en demeure pas moins réfléchi, et le fruit d’une histoire familiale particulière. "Certains de mes modèles parentaux se sont mariés et ont vécu une vie heureuse, sans histoire spécialement triste. C’est le cas de mes parents, dont le ménage se porte bien et c’était aussi le cas de mes grands-parents. D’autres ont fait le choix de séparer, notamment du côté de mes oncles et de mes tantes, dont certaines des ruptures n’ont pas été simples", explique-t-elle sobrement, avant d’aborder ce qui lui semble être le gros du sujet.
"Surtout, j’ai pu constater combien le mariage n’est pas indispensable au bonheur d’un couple. Une de mes tantes à fait le choix de ne pas se remarier, et son couple fonctionne très bien depuis des années. Je n’ai donc pas l’impression que ce soit un passage si important qu’on puisse le dire, pour être heureux. Je crois aussi que ça n’a rien d’une garantie", explique la quinquagénaire.
De là à dire que le mariage n’a aucune utilité, il n’y a qu’un pas. Que cette femme se refuse définitivement à franchir. "J’ai beau être contre le mariage, ça n’est qu’un avis personnel. Je suis persuadée que d’autres y trouveront ce qu’ils cherchent. Dans mon cas, je ne suis pas attachée à la symbolique qui y est accroché et son principal intérêt se limite à une protection juridique… Qui peut de toute façon être obtenue autrement", précise-t-elle.
Et pourtant en dépit de ce qu’elle peut penser de l’institution, Ariane est régulièrement confrontée à son propre mariage. "On considère souvent, dans mon entourage, que je vais forcément finir par entendre raison et me marier. Jusqu’à présent, j’ai plutôt évité de me lancer dans de grands débats sur mes intentions et je me contente de dire que ce n’est pas prévu. Mais c’est dommage que cela soit perçu comme un passage obligé, un palier nécessaire pour une vie réussie. Quand on m’en parle, c’est pour me demander quand je compte le faire, pas si j’en ai envie", déplore-t-elle.
Le mariage un danger qui présente plus de risques pour les femmes que pour les hommes ?
Mais pourquoi ne pas vouloir se marier, alors ? Pour réfuter une injonction ? Non, ou alors pas seulement. "Sans même prendre en compte le fait qu’un mariage coûte cher, qu’il nécessite beaucoup de travail et qu’il peut engendrer beaucoup de stress, je pense qu’il est importante de rappeler que c’est une institution ancrée dans une société patriarcale avec ce que cela comporte de dangers pour les femmes. Les mariées sont souvent invisibilisées par leur mari, doivent lutter pour conserver leur indépendance… Les témoignages de femmes qui ont du batailler pour que leurs banques continuent à s’adresser à elles plutôt qu’à leur époux sont légions. Et ça ne fait pas du tout envie", assène la quinquagénaire, qui fait notamment référence à un article du Nouvel Observateur.
Par ailleurs, elle conteste fermement l’idée que le mariage peut consolider un couple. "C’est une idée que je trouve extrêmement dangereuse. Je suis sûr que l’absence de mariage peut fragiliser le couple si l’un ou l’une des partenaires souhaitait se marier mais partir du principe que c’est un engagement qui retient les deux époux c’est vraiment mauvais signe. Si un couple s’essouffle, il vaut mieux chercher et régler la source du problème ce qui peut parfois passer par la séparation. Le maintenir artificiellement en vie, à l’aide de raisons administratives qui rendent complexe la rupture, c’est profondément toxique", s’agace Ariane.
A défaut de mariage, sur quoi table-t-elle pour pour renforcer une histoire d’amour ? "Certainement pas un bout de papier : je pense qu’il faut plutôt se tourner vers les attentions du quotidien, la complicité en général, le fait de se sentir liés et libres à la fois, souhaiter rester ensemble parce qu’on s’aime et pour ce qu’on partage", juge la parisienne.