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Le premier patient connu officiellement en France a été diagnostiqué le 23 janvier 2020, en Gironde. Cependant, la circulation du coronavirus Covid-19 n’aurait été active que vers la mi-février, après le diagnostic établi sur cinq Britanniques aux Contamines-Montjoie, le 8 février en Haute-Savoie, explique Ouest France. L’apparition d’un cluster avec un rassemblement de l’Église protestante évangélique à Mulhouse le 17 février met aussi sur cette piste. Le début de la propagation de la pandémie est, quant à lui, daté au 27 février dernier dans l’Hexagone.
Toutefois, la question d’une circulation remontant à une date antérieure se fait de plus en plus sérieuse. Par exemple, aux Etats-Unis, une autopsie faite sur plusieurs patients aurait révélé une propagation du virus dès le mois de janvier. Des études similaires ont également été produites en Italie, ou encore en Chine. "Dans notre jargon, on appelle toutes ces maladies dues à des agents infectieux pas toujours très bien étiquetés 'pneumonies atypiques', cela montre bien le caractère flou de tout cela", explique à Ouest-France François Bricaire, infectiologue et membre de l’Académie de médecine.
Des observations qui entraînent plusieurs questionnements
Il fait aussi remarquer que le virus est apparu en pleine période de grippe, ce qui aurait pu brouiller les cartes. "Bizarrement, des médecins généralistes disent qu’on a vu décroître les syndromes grippaux en pleine épidémie avant de les voir réapparaître", informe François Bricaire. Jonathan Petterschmitt, médecin à Mulhouse et membre de l’église de la Porte ouverte, assure, quant à lui, avoir fait état d’une grippe étrange dès la mi-février.
"Des membres de notre église étaient contaminés avant même le rassemblement, ils l’avaient été à l’extérieur, on a été dans l’œil du cyclone parce qu’on a été les premiers dépistés, mais on n’était pas les premiers malades", ajoute-t-il auprès du quotidien régional. Samuel Alizon, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) évoque la possibilité que le coronavirus ait commencé à se propager en France à partir de janvier, voire décembre... Explications.
Une apparition plus tôt que prévue ?
"Ce qui est avéré, c’est qu’il y a eu des introductions du virus en France, en janvier, par des personnes qui sont rentrées de Chine", rappelle le chercheur, cité par Ouest-France. Mais, "Il est possible qu’elles aient infecté quelques personnes en France, mais ces chaînes de transmission se sont éteintes et n’ont pas mené à l’épidémie d’aujourd’hui". Le virus se développant sans cesse, de nouvelles découvertes sont faites à travers des études, mais apportent au final davantage de questions que de réponses.
"On est limités par le nombre de génomes de virus qu’on analyse (59 séquences uniquement), on n’échantillonne qu’une fraction de la population", avoue Samuel Alizon, ajoutant : "On date l’origine de ces génomes entre mi-janvier et début février, mais cela pourrait être plus tôt". Parmi les parts de doute qui subsistent, il y a le fait que le virus ait circulé incognito en France avant de se développer et atteindre le stade que nous connaissons aujourd’hui.
Une hypothèse irréelle ?
"Une première poussée bénigne n’est pas impossible, avec la grippe, on connaît ce phénomène", relève François Bricaire. Ouest France rappelle que la grippe de 1918 avait connu trois poussées en l’espace de plusieurs mois.
Le directeur du CNRS pense en revanche que cette piste de réflexion n’est pas valable dans le cas du coronavirus Covid-19. "On ne peut pas expliquer que tout à coup, les cas soient devenus symptomatiques, l’hypothèse d’une épidémie à bas bruit et soutenue ne tient pas", assure-t-il auprès du quotidien régional. Selon lui, il est également peu probable que le virus se soit "installé" pour attendre de muter.