Une conductrice a saisi le Conseil d'État après avoir reçu une contravention pour stationnement. Et la juridiction lui a donné raison. Explications.
Avec près de 150 morts sur les bras et plusieurs milliers de patients à gérer, Emmanuel Macron a opté pour le confinement du pays tout entier. Une décision qu'il a notamment justifiée par l'attitude des Françaises et des Français. "Vous ne vous protégez pas et vous ne protégez pas les autres", s'est en effet agacé le chef de l'Etat, rapporte Le Parisien, avant d'ajouter : "Nous avons aussi vu du monde se rassembler dans les parcs, dans les marchés bondés, des bars qui n'ont pas respecté la consigne de fermeture, comme si la vie n'avait pas changé".
C'est pourquoi le président a "décidé de renforcer encore les mesures pour réduire nos déplacements et nos contacts au strict nécessaire". Durée du confinement ? "Quinze jours au moins", à compter du mardi 17 mars 2020, à midi. Et le locataire de l'Elysée de préciser : "Toute infraction à ces règles sera sanctionnée".
Ces mesures drastiques, qui visent évidemment à stopper la propagation du virus, ne sont pas le seul apanage de la France, comme l'a rappelé le ministre de la Santé, Olivier Véran. L'Italie et l'Espagne ont aussi opté pour ce genre de mise sous cloche. Une première dans l'histoire de France ? Il semblerait bien, affirme Le Figaro.
La France a-t-elle déjà été mise sous cloche comme c'est le cas aujourd'hui ?
Pour le quotidien marqué à droite, qui a contacté un historien à ce sujet, le confinement n'est pas à proprement parler une nouvelle expérience pour la France. Mais c'est la première fois qu'il est appliqué de façon aussi radicale. Le journal évoque en effet les "cordons sanitaires" inventés et régulièrement appliqués dès le Moyen-Âge (Vème siècle au XVème siècle), de même que les quarantaines. En cause ? Les grandes épidémies qui frappent l'Europe à l'époque.
Les premières mises à l'isolement documentées remontent à 1377, à Dubrovnik en pays croate et ensuite à Venise, en Italie, dans le courant de l'année 1423. Sans oublier évidemment les quarantaines organisées en 1830 pour répondre à la pandémie de choléra.
Quelles ont été les mesures de confinement en France ?
En France, explique Le Figaro, la première vraie mesure susceptible d'évoquer le confinement actuel remonte à 1720. A l'époque, le pays fait face à une épidémie de peste, à Marseille. La méthode actuelle, soutient l'historien Jean-Yves Le Naour, n'est pas sans évoquer celle des siècles passés, d'ailleurs. Quoique, évidemment, moins violents.
"Les foyers de peste étaient isolés du reste de la population. On laissait ainsi mourir les malades pour protéger les autres. C'était le seul moyen, à l'époque, pour lutter contre sa propagation à échelle nationale. Mais, comme pour chaque confinement, il y en a toujours qui parviennent à braver l'interdiction de déplacement et propagent la maladie dans toute la région", décrit le chercheur.
C'est le seul événement qui ressemble au choix fait par Emmanuel Macron. Même pendant l'épidémie de grippe espagnole, un tel confinement n'avait pas été décidé.
Confinement : quelle est la philosophie du gouvernement ?
Pour justifier les mesures décidées par l'exécutif, le ministre de la Santé a avancé d'autres arguments qu'Emmanuel Macron. Olivier Véran invoque en effet une certaine conception de la solidarité à la Française, rapporte France Info.
"La solidarité, en période d'épidémie, ce n'est pas de tendre la main, mais de la retirer. Ce n'est pas de rendre visite, c'est d'éviter de le faire. Je suis persuadé que nous ne sommes pas un peuple d'individualistes et que nous sommes donc capables d'accepter des mesures collectives", a-t-il fait valoir, avant de conclure : "La distanciation, ce n'est pas la division".