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Jean-Pierre Foucault : sur les traces de son père assassiné
Toute sa vie durant, une question a taraudé Jean-Pierre Foucault. L’animateur le mieux payé de France, comme l’indiquait Planet, ne sait toujours pas ce qui est arrivé à son père, mort quand il avait 14 ans.
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On lui explique d’abord, au lycée, que son père a perdu la vie dans un accident de voiture. Ce qui, en réalité, n’est pas vrai. "Bien vite, j’apprends qu’il a été tué de deux balles dans le dos devant l’immeuble qui abrite le bureau algérien de sa société d’import-export de fruits et légumes, la Socomex", raconte l’animateur à Paris Match.
Marcel Foucault, le père de Jean-Pierre Foucault, est tué le 22 février 1962, peu avant le départ des Français d’Algérie. Le meurtre a eu lieu au 18, rue Michelet, explique son fils. L'enquête sera abandonnée après l'indépendance algérienne. "En 1962, tout le monde tire sur tout le monde en Algérie, mais Marcel ne milite pour personne", reconnait le présentateur. C’est en 2004 qu’il se rend à Alger, dans l’espoir de tirer tout cela au clair. "Je suis un peu bousculé et crais d’aller en terrain hostile. Je pars avec ma femme et un photographe, la boule au ventre", dit-il, avouant plus tard qu’il craignait de "débarquer en enfer".
Jean-Pierre Foucault était-il effrayé par son voyage ?
En pratique, c’est tout le contraire. Déjà très connu en Algérie, Jean-Pierre Foucault est immédiatement accueilli au salon d’honneur par un consul de l’ambassade et hébergé à la résidence de l’ambassadeur de France. "Les autorités ne veulent prendre aucun risque dans ce pays qui a connu des drames il y a à peine quinze ans", explique-t-il à Paris Match. Il est donc encadré par une escorte impressionnante : voiture blindés, gardes…
Le lendemain de son arrivée, il se rend rue Michelet, à Algers. "Là, je suis assailli par des gens affables, courtois, qui me reconnaissent, me félicitent", indique-t-il.
Devant la porte du n°18, c’est par l’émotion qu’il est attaqué. "L’émotion m’étreint, je me recueille en silence", déclare-t-il. Toutefois, rien dans l’immeuble ne lui permet d’en apprendre plus sur la mort de son père… Jusqu’à ce qu’un jeune enfant l’aborde et lui explique que sa grand-mère habitait déjà les lieux en 1962. La piste ne débouchera malheureusement sur rien, la femme étant arrivé après le départ des Français. Jean-Pierre Foucalt se rend alors à l’hôtel Saint-Georges, dont son père était coutumier quand il déscendait en Algérie. Il y a passé sa dernière nuit. "Dans les registres, pas de trace non plus des clients de février 1962", déplore l’animateur, décoré de la Légion d’honneur.
"Je rentre en France heureux, mais un peu déçu de ne toujours pas connaître le fin mot de l’histoire", ajoute-t-il. "Mon père a-t-il été descendu par ses associés qui craignaient de voir mise à jour une comptabilité pas nette ? A-t-il été pris pour un autre, tué par erreur ?", questionne-t-il, conscient qu’il ne le saura probablement jamais. Mais, au moins le voyage l’aura apaisé. "Je reste très touché par l’accueil de tous ces gens qui ont respecté mon deuil", conclut-il.