La marge vous permettant de ne pas être flashé sur l’autoroute par les voitures radar serait bien supérieure à 130 km/h. Et c’est la sécurité routière qui le dit.
Un quotidien chamboulé, bouleversé. Après son arrestation le 19 novembre 2018 au Japon, Carlos Ghosn a passé plus de 100 jours en détention avant d’être assigné à résidence dans son appartement de Tokyo. Trois semaines après sa fuite rocambolesque de l’archipel, l’ancien patron de l’Alliance Renault-Nissan a donné une interview dans l’émission Enquête exclusive de M6. Interrogé par le journaliste Bernard de la Villardière, il a accepté de revenir sur les conditions de sa détention au sein du centre de Kosuge. Il dresse un portrait accablant de la situation : "Vous êtes isolés, zéro relations humaines. J’ai passé 130 jours isolé, vous êtes dans votre cellule et vous avez le droit de sortir 30 minutes par jour pour faire des exercices. Alors vous montez au toit de la prison qui est tout barbelé de partout. D’ailleurs, ils étaient très très fiers parce qu’ils m’avaient dit que sur les cinq dernières années il n’y avait pas eu une fuite".
"Ecoutez les gars, vous avez intérêt à vous barrer"
Carole Ghosn, l’épouse de Carlos Ghosn a profité de cette interview pour décrire les conditions de détention de son mari, telles qu'elle les a vues. "On sentait la torture même si on ne voyait rien (…) C’est tellement pénible parce qu’il n’y avait pas de fenêtre, il n’y avait pas de chauffage et en plus il n’avait pas le droit de prendre ses médicaments". Une description qui interpelle et qui n’as pas encore fait réagir les autorités japonaises. Lors de cet entretien accordé à Bernard de la Villardière, Carlos Ghosn veut avertir les étrangers de ce qui pourrait les attendre au Japon : "Au moins que mon cas et le calvaire que j’ai subi puissent servir à tous les étrangers qui sont au Japon en disant : ‘Ecoutez les gars vous avez intérêt à vous barrer parce que si un jour n’importe quoi vous arrive, vous, votre femme, vos enfants, vous allez passer des mois en prison et boum personne ne pourra vous sortir". "Je peux vous dire que des mois de prison dans le centre de Kosuge ça vous change une vie", conclut-il.
L’évasion de Carlos Ghosn a entraîné de nombreuses questions, qui n’ont pas encore trouvé de réponses. L’ancien patron de l’Alliance Renault-Nissan sera-t-il jugé ? Où se tiendra le procès ? Comme l’explique 20 Minutes, l’avocat japonais en charge de la défense de Carlos Ghosn a annoncé le 16 janvier que l’ensemble de son cabinet se retirait du dossier.