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Les fêtes ne sont pas à la fête. La magie de Noël s’est-elle définitivement évaporée en Europe ? La France semble faire cavalier seul ces dernières heures et à seulement quelques jours de Noël. Alors que le pays a déconfiné mardi 15 décembre, nos voisins se barricadent et les rassemblements familiaux semblent compromis. Nombre de participants réduit, déplacements interdits, confinement dès le 25 décembre… Les restrictions se font plus importantes et plus nombreuses en Allemagne, en Italie ou encore au Royaume-Uni.
Coronavirus : la France déconfine, l'Europe se barricade
La France a choisi de miser sur le couvre-feu, qui avait montré son efficacité en octobre, au début de la seconde vague du coronavirus. Si les déplacements sont interdits entre 20 heures et six heures du matin, les Français ont le droit depuis six jours de changer de département ou de région. Les limites de circulation seront d’ailleurs levées le 24 décembre afin que nous puissions retrouver nos proches… Ces mesures avaient été annoncées par Emmanuel Macron à la fin du mois de novembre et conditionnées à une baisse drastique du nombre quotidien de nouvelles contaminations. Alors que le seuil des 5 000 cas n’a pas été atteint, les règles se sont faites plus strictes et le réveillon de la Saint-Sylvestre sera finalement lui aussi sous couvre-feu.
Ces mesures seront-elles suffisantes ? Le gouvernement a affirmé à plusieurs reprises que la France s’en sortait mieux que ses voisins européens, mais médecins et scientifiques ont parlé d’un "plateau" de l’épidémie. Les courbes ne baissent plus depuis une vingtaine de jours et certains indicateurs sont de nouveau en hausse. Alors que la situation sanitaire semble aussi se dégrader dans l’Hexagone, de nouvelles restrictions sont-elles à craindre dans les prochains jours, les prochaines semaines ? Planet fait le point.
Coronavirus : "Tout peut basculer très vite"
Les spécialistes sont inquiets. Noël est dans trois jours et la circulation du virus est bien plus active que ce qu’espérait le gouvernement. Interrogé par Le Monde, le professeur en épidémiologie à l’université Versailles Saint-Quentin Mahmoud Zureik explique : "L’équilibre actuel est extrêmement fragile, on sait qu’on joue avec le feu avec la période des fêtes qui s’ouvre, alors qu’on est déjà à un niveau élevé où tout peut basculer très vite".
Le coronavirus Covid-19 est imprévisible et l’a démontré au début de l’automne avec une seconde vague qui a pris tout le monde de court. Le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy a expliqué qu’un deuxième retour du virus – et donc une troisième vague – pourrait être à craindre à partir du 7 janvier, soit une quinzaine de jours après les fêtes de fin d’année.
Une chose est sûre, le gouvernement se tient prêt à resserrer la vis si la situation sanitaire l’exige. Jean Castex et Emmanuel Macron ont rappelé à plusieurs reprises que le plan dévoilé à la fin du mois de novembre se poursuivrait comme prévu "si la situation sanitaire le permet". Alors que le nombre de nouveaux cas est à la hausse et que le Royaume-Uni se bat contre une nouvelle souche du virus, la France va-t-elle reconfiner ?
Coronavirus : qu'a décidé le Conseil de défense ?
Il n’est pas question pour l’instant d’un troisième confinement alors que les Français ont retrouvé leur liberté de circulation il y a moins d’une semaine. La situation en Europe est pourtant critique, particulièrement au Royaume-Uni, au point que le gouvernement a convoqué un Conseil de Défense sur la situation sanitaire dimanche 20 décembre.
La situation outre-Manche était au cœur de cette réunion imprévue et la décision a été annoncée en début de soirée. L’Hexagone a suspendu dans la nuit et pour 48 heures tous les déplacements de personnes depuis le Royaume-Uni "y compris lés aux transports de marchandises, par voie routière, aérienne, maritime ou ferroviaire". Rien d’autre n’a filtré mais, on le sait, c’est pendant le Conseil de défense que des décisions sont prises concernant la crise sanitaire.
Le couvre-feu permettra-t-il de stabiliser les contaminations ? Il est encore trop tôt pour le savoir et l’exécutif devrait attendre de voir l'effet de ces mesures avant de resserrer la vis une nouvelle fois. Si la situation continue de s'aggraver, Emmanuel Macron et Jean Castex n'auront plus le choix.