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En France, de nombreux villages entreprennent des démarches humanitaires et solidaires afin d’accueillir des réfugiés ou faciliter leur demande d'asile.
Ghislaine Beaudet, la maire de Pierrefitte-ès-Bois (Loiret), a donné son accord pour héberger des réfugiés dans un centre de vacances pour enfants. Le 27 octobre, 26 migrants sont ainsi arrivés de Calais. Ils font partie des 300 migrants qui ont renoncé à rejoindre l'Angleterre pour demander l'asile en France. Parmi eux, 24 Soudanais, un Erythréen et un Syrien.
"Les 26 nouveaux arrivés ont été pris en charge par la société Adoma qui les a aidés à effectuer leurs démarches", nous explique la maire de ce village de 290 habitants. Après avoir acquis leur statut de demandeur d'asile, ils ont peu à peu été transférés vers d'autres centres d'accueil. C'est donc un hébergement temporaire mais très bien équipé que la maire de Pierrefitte-ès-Bois a offert à ces réfugiés. Loin de la "Jungle de Calais", ces réfugiés ont bénéficié de confort et d’un accueil paisible.
"Au départ il y avait des inquiétudes"
A l'annonce de leur arrivée, "beaucoup d'habitants ont pensé que cela allait être intenable et il y a eu beaucoup d'inquiétudes", confie également la maire. L'édile ajoute pourtant que les habitants ont ensuite été "surpris par la discrétion, le respect et la reconnaissance" de leurs invités. Dans un village où 52,5% de la population a voté pour le Front national aux dernières élections départementales, il est difficile de savoir si les gens ont changé d'opinion, cependant "il n'y a pas eu de problème majeur ni de plainte", précise Ghislaine Beaudet
Depuis, ils sont tous partis. Mais l es 15 et 16 janvier derniers, la commune a accueilli 17 nouveaux réfugiés dans son centre pour enfants. Leur situation va maintenant être étudiée.
A Peyrelevade, l'accueil de réfugiés est une tradition
A Peyrelevade, un village de Corrèze, un Centre d'accueil de demandeurs d'asile (CADA) a été aménagé dans une ancienne maison de retraite. Grâce à la collaboration de l'association Forum réfugiés Cosi, la commune a pu accueilir une soixantaine de réfugiés. Ce centre est chargé d’accompagner les personnes qui sont autorisées à rester en France le temps que leur demande d’asile soit montée et examinée. Les réfugiés peuvent rester de 18 mois à trois ans, mais une fois que la réponse est délivrée (positive ou négative), les demandeurs d’asile sont ensuite obligés de quitter le centre.
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D'après Pierre Coutaud, le maire de ce village de 816 habitants, "cette expérience a été globalement bien perçue". Au début, "il y a eu des craintes mais qui ont très vite été levées", souligne-t-il. Il faut dire que l’accueil de migrants est une tradition dans ce village. En effet, l’ancien édile de Peyrelevade, Bernard Coutaud (le père de l’actuel maire), avait déjà accueilli des Cambodgiens et des Kurdes dans les années 1990.
La municipalité a "essayé d'impliquer les gens", indique par ailleurs Pierre Coutaud. Plusieurs réunions de communes ont été organisées et ce projet avait été inscrit dans le programme officiel des dernières élections municipales. Le but est véritablement de créer "une vie de village impliquée", ajoute-il.
Les réfugiés, une source de dynamisme pour la commune
L'édile explique également que ce projet humanitaire est aussi un "projet de développement local". "L’accueil des réfugiés a permis au village de créer de l’activité, précise-t-il. La maison de retraite innoccupée représentait une charge pour la municipalité, elle est devenue une source de recettes". Cinq emplois on été créés pour former l’équipe du CADA. Ces cinq personnes ont toutes été recrutées localement. La redynamisation du village s’est aussi faite par la scolarisation de plusieurs enfants réfugiés, ce qui a notamment permis de sauver une classe de l’école primaire.
Du coté des demandeurs d’asile, Pierre Coutaud rapporte que ces derniers passent souvent par plusieurs phases : "Tout d’abord, c’est le choc d’un paysage peu commun qui change des grandes villes comme Paris ou Limoges, puis les réfugiés sont charmés par cet endroit préservé où tout le monde se connaît. Enfin, l’ennui prend le dessus. Les demandeurs d’asile espèrent voir leur demande acceptée pour partir dans une grande ville".
Cependant, ces projets sont des solutions temporaires. Une fois le délai dépassé, les réfugiés sont obligatoirement déplacés et les communes ignorent où ils sont transférés. La collaboration des villages français est une aide indéniable à l’Etat, mais sera-t-elle suffisante pour que le président français respecte son engagement ?
A Peyrelevade, la municipalité a reçu un agréement de 15 ans pour ce centre et compte bien faire perdurer sa tradition d’accueil. A Pierrefitte-ès-Bois, même si la maire reconnaît que la priorité du centre reste réservée aux enfants, cette dernière n’exclut pas de renouveler une troisième fois cette expérience si l’occasion se présente.
Loin de l’insalubrité de Calais, les réfugiés peuvent y trouver un "endroit plus préservé, où on retrouve un peu de paix, de sérénité", conclut Pierre Coutaud.