De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Sauve qui peut ! Avec l’augmentation constante des températures, le niveau des mers est amené à s’élever et votre lieu de résidence, lui, pourrait disparaître. Le 17 juin 2019, le Groënland a perdu en l’espace d’une seule journée 3,7 milliards de tonnes de glace, selon les estimations de l’Institut danois de météorologie.
" Il devient de plus en plus probable qu'un record de perte de masse sera battu pour un mois de juin en 2019 ", analyse le climatologue belge Xavier Fettweis. Il explique par ailleurs, que depuis le début du mois, la perte de glace au Groëland s’élève à 37 milliards de tonnes.
Les prises de conscience semblent de plus en plus nombreuses. L’affaire du siècle, le combat de Greta Thungerg ou encore la manif pour le climat sont autant d'exemples de prise de conscience des citoyens.
Ces lieux paradisiaques voués à disparaître : est-ce la faute du réchauffement climatique ?
L’augmentation des températures est un phénomène qui est observé depuis le début du XXe siècle. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a d’ailleurs été créé en 1988 par l’Organisation des Nations Unies (ONU) pour regrouper les études faites sur le climat.
Dernièrement, deux études ont été publiées, prévoyant un scénario catastrophe similaire : une montée des eaux impressionnante mais aussi dévastatrice. Selon les travaux publiés par le groupe de 22 experts de l’Académie américaine des sciences le 20 mai 2019, celle-ci pourrait atteindre 2,4 mètres d’ici la fin du siècle.
Une nouvelle étude, menée par des chercheurs de l’université d’Alaska et publiée le 20 juin 2019, rejoint cette hypothèse. Le Groënland, pourrait en effet être responsable de la montée des eaux de 5 à 33 cm d’ici 2100. Dans le pire des cas, celui-ci pourrait même être amené à disparaître d’ici la fin du millénaire.
"Si nous continuons à ce rythme, le Groënland va fondre", déclare Andy Aschwanden, professeur à l’institut de géophysique de l’université d’Alaska à France Info.
Mais est-ce le réchauffement climatique qui est le seul et unique responsable de la montée des eaux ? Pas vraiment. Le niveau de la mer augmente de trois millimètres chaque année. La montée des eaux est due à trois phénomènes :
- la dilatation thermique de l’eau, (c’est-à-dire l’augmentation de la température de l’eau qui engendre une augmentation de son volume)
- la fonte des glaciers de montagnes (comme l’Alaska, l’Himalaya ou la Cordillères des Andes)
- la fonte des calottes glaciaires, dont la perte de masse est responsable de l’augmentation du niveau des mers, explique à Planet, Gaël Durand, chargé de recherche au CNRS de Grenoble et spécialiste de la dynamique des glaciers côtiers de l’Antarctique et du Groëland ainsi que Catherine Ritz, glaciologue à l’Institut de géosciences de l’environnement de Grenoble.
Si la fonte des calottes glaciaires du Groëland et de l’Antarctique est en partie responsable de ce phénomène, ces deux territoires ont des mécanismes d’instabilité qui leur sont propres. Pour le premier, c’est la baisse des précipitations neigeuse qui entraine une perte de masse. Pour le second, c’est la fonte par les côtes qui contribue à une diminution de sa masse et par conséquent une augmentation du niveau de la mer.
"La montée des eaux est un processus lent mais avéré. Son amplitude, elle, reste incertaine", explique Gaël Durand. Si les scientifiques imaginent le pire, Catherine Ritz estime tout de même "que cela reste peu probable".
Par ailleurs, "la fonte des glaces n’est pas l’unique responsable de la montée des eaux", rappelle la glaciologue. "D’autres phénomènes météorologiques, amplifiés par le réchauffement climatique viennent contribuer à ce scénario catastrophe", ajoute-t-elle. "C’est un cercle vicieux, qui je pense est déjà enclenché", confie-t-elle.
Ces lieux paradisiaques voués à disparaître : la faute aux politiques ?
La France fait partie des endroits du globe susceptible d’être atteints par cette augmentation du niveau de la mer. Le nord de l'Hexagone, la Bretagne, la côte Atlantique et la partie méditerranéenne du pays sont les plus vulnérables. Mais elle n’est pas la seule nation européenne en danger. C'est également le cas de l’Angleterre avec la Manche et la Tamise ou encore des Pays-Bas.
Les autres continents ne seront pas épargnés par le phénomène. L’Asie pourrait voir disparaître des endroits tels que Shangaï ou Bangkok. En Amérique du Nord, New-York et Miami sont menacées. Les plages de Rio de Janeiro pourrait également ne plus exister. L'Afrique est aussi concernée : Le Cap, Abidjan ou Alexandrie risquent de finir sous les eaux.
Face à ce danger, les politiques ont pris des dispositions, tant au niveau international que national. En France notamment, des dispositifs tels que la réduction des déchets plastiques ou de l'empreinte carbone ont été mis en place. A l'international, c'est l'accord de Paris, signé en 2016, qui rythme les efforts des Etats. Mais ils ne sont pas suffisants selon nos deux scientifiques.
"Le climat devrait être la priorité des politiques", regrettent les deux glaciologues. Sa consoeur et lui, sont d’accord sur "l'urgence d’agir, avant que la nature et l’humain ne soient pas en mesure de s’adapter", clame le chargé de recherche au CNRS.
Ces lieux paradisiaques voués à disparaître : est-ce possible de les conserver ?
Si la population a déjà commencé à s’adapter à ces changements de températures, le scénario d’une montée des eaux importante est à anticiper. Deux solutions sont possibles pour Gaël Durand : "se protéger à l'aide de digues ou se retirer. C'est à partir de là que se pose la question des réfugiés climatiques."
La pose de barrages, comme aux Pays-Bas, s’étudie en amont. "Il est nécessaire de savoir avant la construction, quelle taille il fera. Il ne faut ignorer aucune idée", précise le scientifique.
Catherine Ritz, elle, demeure sceptique. Elle souligne les "coûts cachés" de certaines de ces solutions : type de matériau utilisé, énergie nécessaire ... Par ailleurs, puisque la répartition de la masse d’eau n’est pas uniforme et qu’elle n’impacte pas les territoires de la même manière, une seule et unique solution n’est pas envisageable.
Pour le glaciologue grenoblois, il faut avant tout "réformer notre fonctionnement".
"Il faut arrêter de prendre l’avion pour partir en vacances car ce n’est pas raisonnable. Si vous voulez partir je propose une promenade en vélo en Normandie, au lieu de partir à Phuket", explique-t-il à titre d’exemple.
Une analyse à laquelle souscrit Catherine Ritz, non sans la nuancer. "Il ne faut pas culpabiliser les gens de manière individuelle", le réchauffement climatique relève plus d’une "question économique, géopolitique et structurelle".