Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
Arnaque à la fausse facture : il s’est fait passer pour un agent départemental
C’est une histoire digne d’Arsène Lupin. Dans le Nord, au mois d'août, un homme a détourné une enveloppe de 800 000 euros à la collectivité. Via des échanges téléphoniques et courriels, l'individu s'est fait passer pour un employé départemental auprès de l'entreprise de BTP, NGE, selon le 20 Minutes. Grâce aux informations qu'il a réussi à glaner, l'escroc a alors pu élaborer une fausse facture pour des travaux routiers près de Valenciennes, d'un montant de 800 000 euros.
L'arnaqueur a ensuite changé de casquette pour se faire, cette fois, passer pour le comptable de cette entreprise de BTP. Avec cette nouvelle identité, il a envoyé par mail ladite facture au service financier du département et ainsi pu obtenir le déblocage de l’argent. Ce n’est qu'en septembre dernier, lorsque NGE demande le règlement de la facture que la collectivité avait déjà payé, que l’arnaque est découverte !
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Arnaque à la fausse facture : "tout était crédible"
Pour le département, c'est un coup dur. "Cette facture correspondait aux travaux effectués et aux coûts réels. Tout était crédible", raconte Jean-René Lecerf président du département du Nord à La Voix du Nord, soulignant que cette affaire n’est pas le fait de "petits malfrats" mais bien de "bandes organisées". Selon 20 minutes, l'arnaqueur serait d'ailleurs membre d'une organisation d'envergure internationale "basée en Israel".
Vent debout, l'opposition a demandé un audit du processus comptable. "Le règlement sur la facture de l’escroc a nécessité un changement de RIB", une procédure normalement "très encadré". raconte ainsi Didier Manier, conseiller départemental du Nord (PS), avant d'ajouter : "Lors de la réception de la facture, un contact direct aurait dû être pris. (…) La procédure de mandatement passe par un certain nombre de points de contrôle. Il en existe par exemple 23 au Département de Seine-Saint-Denis. Est-ce le cas dans le Nord ?"
Une enquête à l’inspection générale des services du département a été ouverte et la brigade financière de la police judiciaire de Lille doit également faire toute la lumière sur cette affaire.