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"Des candidats au Grand Oral du bac ont-ils été saqués parce qu'ils sont juifs ?", ce sont les graves accusations portées par Samuel Arbib, le directeur de l'école Yabné, un lycée juif parisien, après que certains élèves aient obtenu des notes très basses.
Il rapporte que ces élèves, jugés brillants, ont reçu des notes allant de 3 à 8 sur 20, contrastant fortement avec leurs excellents résultats aux épreuves écrites, où ils avaient obtenu entre 15 et 20.
Des notes “globalement plus sévères”
Après une enquête rapide, l'Éducation nationale a conclu que le jury avait été "globalement plus sévère" mais a affirmé qu'aucune preuve de discrimination n'avait été trouvée.
Le Grand Oral, une épreuve introduite dans le cadre de la réforme Blanquer, se distingue par son absence d'anonymat, ce qui, selon Samuel Arbib, a pu influencer les résultats. "Les noms de mes élèves, visibles, sont connotés juifs et il y a le tampon de notre école sur les documents présentés", explique-t-il.
Des élèves comme Sarah (prénom modifié), qui a été interrogée par le Parisien, ont été particulièrement affectés. "Je n’étais pas stressée, j’ai répondu sans problème aux questions. En sortant, j’étais sereine", raconte-t-elle, avant de découvrir avec stupeur une note de 7 sur 20, alors qu’elle avait obtenu 18 à l’écrit.
“Mes élèves au nom juif représentent 20 % du groupe de candidats… Mais les 2/3 des mauvaises notes !”
Samuel Arbib souligne que les autres élèves de Yabné, évalués par d'autres jurys, ont eu des écarts de notes beaucoup plus faibles entre le Grand Oral et les épreuves écrites. "Mes élèves au nom juif représentent 20 % du groupe de candidats… mais les 2/3 des mauvaises notes !" s'indigne-t-il.
Cependant, certains enseignants, comme Frédéric Brossard, professeur de mathématiques et jury au Grand Oral, rappellent que les élèves peuvent rater leur oral pour diverses raisons. "Des très bons peuvent se planter, à cause du stress ou d’une mauvaise oralité [...] Trois sur vingt, cela veut dire que l’élève était complètement à côté de son sujet."
Aucune preuve d’antisémitisme
En attendant des clarifications, les élèves concernés, comme Sarah, craignent pour leur avenir académique. "Une aussi mauvaise note risque de perturber grandement la suite de mes études : je vise des universités étrangères très sélectives, qui regardent beaucoup ce type de résultat", déplore-t-elle.
L’Éducation nationale confirme que le lycée Yabné a historiquement de bons résultats au bac, mais note que cette année, 22 élèves sur 138 ont eu moins de dix au Grand Oral, contre cinq sur 127 l’année précédente.
En fin de compte, l’analyse académique révèle que l’un des deux jurys, le plus critiqué, était particulièrement sévère. Cependant, aucune preuve de biais antisémite n’a été trouvée. "Rien n’établit que ces notes plus faibles attribuées par un jury l’auraient été pour des raisons autres que la maîtrise ou l’absence de maîtrise de l’exercice par ces élèves", conclut le rapport, réfutant toute "différence de traitement globale entre les élèves de Yabné et les autres".