Consultations longues : comment s’occuper des patients qui prennent de l’âge Istock
En France comme partout dans le monde, la population se veut vieillissante. S'il est possible de garder nos aînés à nos côtés plus longtemps, comment les garder en bonne santé ? MG France et la CPAM semblent avoir trouvé la solution.
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Face à la pénurie de médecins, il est de plus en plus compliqué de trouver à la fois un rendez-vous chez son généraliste, mais aussi de prendre le temps de lui confier l’intégralité de nos problèmes. Le docteur Nogrette, vice-président de MG France, confirme que le temps consacré aux patients est complexe à gérer : “dans l’emploi du temps d’un médecin, c’est 15 minutes par patients”, même si, ces derniers sont vite rattrapés par la réalité, “on consacre plutôt 20 minutes, 30 minutes parfois”.  

Mais, pour prendre soin des patients dits “lourds”, en affection longue durée (ALD), ou de plus de 80 ans, la Caisse Primaire d’Assurance Maladie et MG France sont parvenus à trouver une solution : la mise en place de la consultation longue durée. Cette dernière devrait être disponible sur l’agenda des médecins dès le 1er janvier 2026. Elle devrait permettre aux médecins de faire un point après une sortie d’hospitalisation, sur les médicaments, amorcer une déprescription, et aussi envisager les aides à domiciles et les placements en établissements spécialisés. 

Comment faire pour prendre le temps ?  

Première mesure mise en place : l’augmentation de la rémunération des médecins. Le docteur Nogrette est persuadé qu’une rémunération plus conséquente, à la juste valeur du temps accordé par patients et des actes médicaux ne sera que bénéfique. De plus, les deux organismes prévoient le déploiement du dispositif des assistants médicaux : “ce dont on a besoin, c’est d’aide humaine. Quand les patients ont des difficultés à se déshabiller et à se rhabiller, on prend plus de temps et on est moins efficace”, résume le médecin.  

Pourquoi ces patients sont importants ?  

Le but est “de ne pas se presser pour les faire” et de répondre au maximum aux besoins des patients, mais également de les anticiper. “Ces patients, on les connaît bien, ce sont des patients lourds, avec beaucoup de maladies, ceux avec lesquels nous avons les contacts les plus fréquents. On a bien repéré leurs problèmes, et ce qu’il nous faut, c’est du temps”, explique le médecin généraliste. 

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De plus, il arrive que ces personnes âgées se retrouvent isolées, ces consultations longues seront donc l’occasion de renforcer un peu le côté social de la relation patient-médecin, et de prévoir des examens pour des prises de sang, des radios ou autres. Avec un peu de recul, on pourrait même s’imaginer plusieurs années après la mise en de ces consultations, un recul des décès par cancers, ou toute autre maladie nécessitant un suivi médical pour la détecter.  

Quel budget pour cette consultation ?  

C’est tout un budget qui a été prévu pour prendre en charge la santé des Français - et pas seulement sur ces consultations longues -. Il y a ainsi une revalorisation des coûts des actes techniques, de la consultation chez les généralistes, des équipes de soins spécialisées... L’enveloppe est complexe à chiffrer tant la convention signée entre la CPAM et MG France contient d'axes d'amélioration. 

En revanche, sur les documents fournis par l’assurance-maladie, on sait déjà que la consultation longue coûtera 60 euros. Le docteur Nogrette a tout de même affirmé : “l’assurance-maladie veut réduire l’enveloppe, nous non. On compte bien élargir cette consultation longue”, a-t-il conclu.