L'approche "Snoelezen", une méthode "Montessori" pour mieux accompagner les seniors ?getty
Cette démarche venue des Pays-Bas vise à créer une atmosphère sensorielle particulière pour améliorer le bien-être. Conçue à l'origine pour des personnes en situation de handicap, elle s'est développée dans le monde de la petite enfance et gagne désormais la gériatrie. Explications.

Elle est déjà employée pour les enfants en bas âge. Et ce n’est pas pour rien si cette approche développée dans les années 1970 aux Pays-Bas a su conquérir aussi bien les professionnels de la petite enfance que, désormais, ceux de la gérontologie.

Stimulation des sens 

Le terme “Snoelezen” provient de la contraction des verbes “snuffelen” (flairer, renifler) et “doezelen” (somnoler) en néerlandais. La méthode est parfois désignée par le terme de “stimulation multisensorielle contrôlée”, traduction de “Controlled Multisensory Stimulation” (CMS), en anglais.

En pratique, cela se traduit souvent par une pièce dédiée à des jeux de lumières, de sons, où sont également diffusés des parfums et installés divers objets à manipuler. S’y trouvent également des balançoires, coussins au sol, etc afin d’y évoluer librement et de façon confortable. 

Plus simplement, des Ehpad s’équipent de chariots avec du matériel, comme ici en Nouvelle-Aquitaine ou encore à Chartres, pour créer un moment “Snoezelen”. 

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Une philosophie de l’attention à l’autre

Mais cela va évidemment bien plus loin. Ce principe infuse en réalité tout une philosophie, une manière d’appréhender les personnes qui en bénéficient avec respect et douceur. “Le Snoezelen fait référence à une démarche d’accompagnement, à un mode d’approche, à une façon d’accompagner la personne, de la rencontrer”, écrit ainsi la psychologue Stéphanie Orain, dans la revue Gérontologie et société. Il s’agit 

Les origines

Cette méthode a été développée au milieu des années 1970 par deux Néerlandais : le musicothérapeute Jan Hulsegge et l’ergothérapeute Ad Verheul qui se sont inspirés de travaux américains initiés une décennie plus tôt : des “cafétérias sensorielles”.

Le principe : installer des outils de stimulation sensorielle dans des pièces à destination de personnes éprouvant des difficultés cognitives, comme le détaille Ad Verheul dans un livre publié en 2007. Avec son confrère, ce dernier a importé le concept dans son centre d’accueil pour personnes handicapées. 

Depuis, le principe s'est répandu dans des crèches, à côté d’autres méthodes d’apprentissage telles que la fameuse méthode Montessori. Il se diffuse également dans des résidences senior et les maisons de retraite, notamment pour accompagner les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Des études, comme celle menée à l’université de Lorraine, démontrent ses bienfaits dans le traitement de certains troubles chez les personnes âgées.