De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Le passage à la retraite est l'étape d'une vie. Pour certains, il est synonyme d'un repos bien mérité. Pour d'autres, il suscite la peur de l'isolement, la baisse du niveau de vie... Ou encore la crainte de ne plus se sentir utile à la société. C'est le cas de Julien, 42 ans, chef d'entreprise, qui ne souhaite arrêter de travailler pour rien au monde. "Je ne vois pas de départ à la retraite, je vois quelque chose de progressif et non une rupture. Je pense que je travaillerai jusqu'à ma mort", témoigne-t-il. Pour Planet, il explique son cheminement de pensée.
Retraite : "Le travail, c'est la dimension altruiste de la société"
Planet. A quoi ressemble votre quotidien au travail ?
Julien. "Je suis chef d'entreprise et auteur d'une trentaine de livres. Je suis quelqu'un qui travaille beaucoup. Je travaille 365 jours sur 365 : il n'y a pas un jour, même à Noël ou au Nouvel An, où je ne travaille pas. La semaine, je fais des journées de 12 heures, parfois plus. Le week-end, donc le samedi et le dimanche, je suis plutôt à cinq ou six heures réparties dans la journée. J'accorde vraiment beaucoup de valeur au travail : pour moi, c'est la dimension altruiste de la société".
Planet. Vous ne prenez jamais de vacances ?
Julien. "Si, je voyage pas mal. Parfois seul, parfois avec ma fille. J'étais à Rome la semaine dernière, mais je travaillais et je m'autorisais deux à trois heures de visite par jour. Je profitais en allant au musée, à des expositions... Mais le reste de la journée, je retournais au travail : je travaillais, j'écrivais, je suivais ma comptabilité...".
En somme, Julien se sent en phase avec son travail. Pour cette raison, il refuse de prendre sa retraite un jour...
Retraite : "C'est une vie trop tournée vers soi"
Planet. Pourquoi ne souhaitez-vous pas prendre votre retraite ?
Julien. "Travailler, c'est être utile à la collectivité et aux autres. J'ai besoin de ce sentiment d'utilité, chez moi il est majeur : je ne me vois pas faire des choses seulement pour moi-même. J'ai des loisirs, oui, mais ils me procurent moins de satisfaction. Mes parents ont une vie tournée vers le loisir et le voyage : je trouve qu'ils se sont isolés depuis qu'ils sont à la retraite. Mon père, par exemple, n'écoute plus les gens. Comme ils n'ont plus de contrainte, ils perdent le sens de ce qu'est la relation humaine, le fait de s'adapter à l'autre... C'est une vie trop tournée vers soi, presque égoïste".
Ainsi, Julien ne désire pas prendre de retraite, et continuer à travailler toute sa vie. Pour autant, il ne souhaite pas accorder la même place à son travail en vieillissant...
Retraite : "Je pense que je travaillerai jusqu'à ma mort"
Planet. Comment souhaitez-vous adapter votre rapport au travail en vieillissant ?
Julien. " J'ai un métier exigeant en termes de santé, je veux pouvoir diminuer le rythme à mesure que je vieillis, ne plus faire certaines activités. A mesure que je vieillirai, j'enlèverai certaines tâches, je ferai à mon rythme... Ecrire, par exemple, ce n'est pas une activité exigeante : peut-être qu'à la fin de ma vie je ne garderai que ça. Mais je ne sais pas : ce que j'aime dans le travail, c'est la contrainte, l'inconfort. Cela me permet d'apprendre des choses, de vivre des expériences qui nourrissent mon écriture. La retraite ne me correspond pas : on a moins ces difficultés du quotidien, on est moins challengés, moins mis au défi (...) Je pense que je travaillerai jusqu'à ma mort".