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Attention, les conditions pourraient bien changer. Si les 4,4 millions de personnes bénéficiant actuellement des pensions de réversion tout comme celles qui pourraient en jouir d’ici 2025 n’ont pas à s’inquiéter, les autres pourraient bien déchanter. En effet, les veuves et veufs des travailleurs n’ayant pas fait valoir leurs droits avant le 1er janvier 2025, ne pourront pas jouir des règles actuelles appliquées au calcul des pensions de réversion.
Pension de réversion : les régimes vont être unifiés
Mode de calcul, conditions d'âge ou de revenu… Les 13 régimes de réversion en vigueur vont être unifiés, rapporte Capital.
L’âge butoir pour bénéficier des droits devrait d’ailleurs être fortement reculé. Alors qu’à l’heure actuelle, la réversion d'un fonctionnaire peut être perçue à n'importe quel âge, et que celle d'un salarié du privé ne peut être obtenue avant 55 ans, il faudra attendre 62 ans en 2025.
En revanche, les conditions de revenu interdisant par exemple à tout survivant de percevoir la réversion de la Cnav (mais pas celle de l'Agirc-Arrco…) passé un plafond de ressources fixé à 20 862 euros par an (ou 33 380 euros si ce survivant avait divorcé et s’était remis en couple) pourraient être supprimées.
Les différents taux de réversion, allant de 50% (fonctionnaires) à 60% (complémentaires) devraient disparaître. Ils pourraient être remplacés par un minimum de revenu garanti, correspondant à 70% des droits à la retraite du couple.
Si cette réforme vise à harmoniser les droits, elle engendrera, comme dans toutes modifications de mesures, des gagnants et des perdants. Qui sont-ils ?
Pension de réversion après 2025 : qui sont les gagnants et les perdants ?
Ce nouveau mode de calcul devrait "ravir" les veufs ou veuves ayant des revenus très inférieurs à ceux de leur conjoint décédé. Pour en mesurer les effets, le magazine économique prend en exemple un couple de cadres, dont l'épouse pourrait espérer une réversion en hausse de 42%. Son niveau de vie pourra alors augmenter de 20%, tous droits à la retraite confondus.
En revanche "les survivants dont le revenu pèse plus de 70% des ressources du couple y perdront", note Lionel Viennois, cofondateur du cabinet Optimaretraite. En effet, pour cette même famille de cadres, si l'époux devient veuf, il n'aura droit à aucune réversion. Il perdrait alors 360 euros par mois par rapport au système actuel.
Les fonctionnaires, soumis actuellement à aucun plafond de ressources, seraient aussi grands perdants. Ils pourraient être pénalisés à hauteur de 70%, si les revenus de chaque conjoint sont équivalents ou si le survivant gagne plus.
Pension de réversion après 2025 : les ex-conjoints grands perdants ?
À l’heure actuelle, les divorcés ont droit à la pension réversion. Cela ne pourrait plus être le cas après la réforme. Celle-ci prévoit en effet que toute séparation effective à partir de 2025 fasse perdre ce droit.
Si, lors d’un remariage, la pension de réversion du régime général est aujourd’hui partagée, au prorata de la durée respective des unions, entre le premier et le second conjoint, la règle ne s'appliquera que pour les séparations énoncées avant 2025. Aucun remariage ne devra en revanche ensuite avoir lieu.
Certes, cette mesure fera le "bonheur" de la dernière épouse, mais les précédentes, elles, pourraient perdre jusqu'à plusieurs centaines d'euros par mois.