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Rachat de trimestre : qui sont ceux qui devraient en profiter avant la réforme des retraites ?
"Si vous comptez partir dans les deux ans à venir, ne tardez plus pour vous interroger sur l’opportunité d’un rachat et, le cas échéant, envoyer votre demande à votre caisse", lance sans ambages Dominique Prévert, spécialiste du calcul des pensions des retraites issu du cabinet Optimaretraite, dans les colonnes du Monde. Il parle du rachat de trimestre, un processus qui permet aujourd’hui de pallier d’éventuelles carrières hachées ou d’envisager une cessation d’activité anticipée.
Problème ? Avec la réforme que prépare actuellement l’exécutif, il est difficile de garantir le sort de ce dispositif. Il est tout à fait possible que celui-ci perde considérablement de son intérêt, explique le quotidien du soir. Mais pour certains et certaines, il peut être intéressant de sauter le pas, avant la mise en place du régime universelle. C’est le cas pour celles et ceux né avant 1963.
Puisqu’ils ne seront pas - en théorie, au moins - concernés par la réforme, le calcul de leur pension devrait donc être réalisé sur la base des règles encore en vigueur aujourd’hui. Par conséquent, une transaction réalisée avant l’entrée en vigueur du nouveau modèle de solidarités intergénérationnelles ne devrait pas s’avérer moins rentable après coup.
Attention, cependant ! Cela ne signifie pas qu’il soit nécessaire pour toutes les Françaises et les Français de procéder à un tel rachat. "En comparant le coût au gain de pension annuelle, fiscalité comprise, vous pourrez calculer votre âge de retour sur investissement", poursuit le spécialiste, qui invite à prendre en compte l’espérance de vie restante après la fin de son activité professionnelle. Selon lui la transaction est plus intéressante pour les cadres supérieurs "car le retour sur investissement pourra intervenir parfois dès quatre ou cinq ans de retraite".
Rachat de trimestre : celles et ceux qui ne doivent (vraiment) pas se précipiter
Pour d’autres, en revanche, le rachat de trimestre est à fuir comme la peste analyse Le Monde. Les Françaises et les Français né(e)s en 1963 n’ont potentiellement pas grand chose à tirer d’une telle opération puisque les nouvelles modalités de calcul des pensions sont encore inconnues. Impossible, par conséquent, de savoir combien rapporteraient les milliers d’euros engagés…
"Dans ce cas, ne rachetez surtout rien", s’alarme d’ailleurs Dominique Prévert pour le quotidien national. Parce que nul ne sait, pour l’heure, ce que deviendront les droits acquis avant l’évolution, du système de générosité intergénérationnelles "la dépense pourrait s’avérer inutile", écrit le titre de presse. Rien n’empêche, cependant, de procéder à une telle opération après la réforme si celle-ci s’avère encore pertinente, explique Capital.
Pour celles et ceux né(e)s avant 1963 qui n’envisagent pas de départ à la retraite d’ici deux ans au moins, il vaut mieux se montrer patient. "Il demeure sans conteste plus prudent d’attendre avant de racheter des trimestres. Le meilleur moment pour se lancer étant un ou deux ans avant la date de départ à la retraite souhaitée", explique l’expert du cabinet Optimaretraite.
Rachat de trimestre : comment s’y prendre ?
Avant de s’engager dans un rachat de trimestre, il importe de se pencher sur les modalités d’une telle opération. Gardez à l’esprit qu’elle n’est envisageable que pour les travailleurs encore actifs : une fois à la retraite, il n’est plus possible de pallier des trous de cotisation à l’aide de ce dispositif.
Pour pouvoir prétendre au rachat de trimestre, indique le site du service public, il faut avoir entre 20 et 66 ans. Avant de procéder à une telle opération, il est possible de réaliser une simulation sur le site de l’assurance retraite puis de télécharger le formulaire de demande finalement proposé.
Sans réponse de votre caisse de retraite sous deux mois, tout demande est considérée comme rejetée. Autrement, elle vous adresse un document intitulé "évaluation de versement pour la retraite", accompagné d’un "relevé de carrière régularisé" et du formulaire de confirmation. La somme demandée peut être payée en une fois ou en plusieurs mensualités, si le rachat excède un seul trimestre.