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Retraite : le COR met les points sur les 'I'
Beaucoup savaient et nul maintenant ne peut l'ignorer : l'ensemble du système français de retraite est malade.
Le rapport du Conseil d'Orientation des Retraites (COR) publié le 14 avril est clair :
Si rien n'est fait,
- 2010 : déficit de 32 milliards d'euros
- 2020 : déficit de 40,7 à 48,8 milliards d'euros
- 2020 : baisse de 15 % du ratio brut pension moyenne/revenu moyen d'activité.
Pour avoir en 2020 le même ratio net pension moyenne/revenu moyen d'activité qu'en 2008, il faudra :
- soit retarder de 4 ans l'âge effectif du départ en retraite
- soit augmenter de 5 points le taux de cotisation
- soit faire un arbitrage entre ces deux mesures
Devant l'effort nécessaire, les conservatismes s'expriment à longueur de colonnes et d'écrans pour interdire de toucher à l'âge de 60 ans, à la retraite des fonctionnaires, au niveau des pensions, aux cotisations des entreprises... Dans le même temps, les bons docteurs prodiguent leurs recommandations : faisons payer les riches, les retraités, les banques, bref les autres ou bien prenons notre temps, supprimons d'abord le chômage et augmentons la croissance.
Soyons sérieux. La crise a aggravé les difficultés et anticipé les échéances déjà annoncées dans le précédent rapport du COR de 2007. Elle ne les a pas créées, mais rend la réforme à la fois plus difficile et plus urgente.
L'allongement de la vie humaine, merveilleuse victoire de la médecine et de l'hygiène, est à l'oeuvre depuis des décennies et modifie le rapport retraités/actifs.
La transformation du Baby Boom en Papy Boom pour sa part est inscrite dans la réalité depuis 1944 et, depuis 2004, augmente de 200 000 l'effectif des cohortes de retraités.
Le problème des retraites est connu depuis longtemps. Il est structurel avec une accentuation conjoncturelle. La réforme doit être à la hauteur des enjeux.
Retraités et parents de futurs retraités, nous avons autant le souci de nos enfants que du nôtre et nous sommes convaincus qu'il est impératif qu'au terme de la réforme annoncée, ils puissent regarder l'avenir avec confiance, assurés qu'au moment de leur retraite, ils disposeront de revenus suffisants.
Nous adressant aux décisionnaires, nous attendons d'eux qu'ils sachent se montrer à la hauteur de la tâche qui les attend. Nous attendons aussi qu'outre le traitement des aspects financiers, certes prioritaires, ils sachent jeter les bases d'un nouveau système de retraite, commun à tous, et qui établira l'égalité de tous devant la retraite, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
''Christian Bourreau président de l'Union Française des Retraités Régime Général''