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Plus d’un mois après le début de la grève contre la réforme des retraites, le gouvernement a décidé de mettre (un peu) d’eau dans son vin. Dans une missive adressée aux responsables syndicaux, Edouard Philippe a proposé de revenir sur l’une des mesures les plus controversées du projet : l’âge pivot.
"Pour démontrer ma confiance envers les partenaires sociaux, et ne pas préjuger de l’issue de leurs travaux concernant les mesures à prendre pour atteindre l’équilibre en 2027, je suis disposé à retirer du projet de loi la mesure de court terme que j’avais proposée, consistant à converger progressivement à partir de 2022 vers un âge d’équilibre de 64 ans en 2027", a écrit le Premier ministre dans son pli, que France Info a pu consulter.
Passée cette concession, qui n’est pas perçue comme telle par tous les opposants ainsi que le rappelle20 minutes, l’ancien maire du Havre n’entend pas diluer davantage le projet de réforme porté et défendu par l’exécutif. Au contraire même ! "Je confirme la volonté du gouvernement de construire un système universel de retraites, par répartition et par points", annonce-t-il d’entrée de jeu. Il ne renonce pas non plus à "l’âge d’équilibre", qui devrait devenir "un des leviers de pilotage du système collectif dans la durée".
Réforme des retraites : vers une "conférence de financement" ?
Edouard Philippe a tout de même accepté la mise en place d’une "conférence sur le financement", ainsi que l’a proposé la CFDT. Elle devrait réunir l’intégralité des partenaires sociaux qui acceptent d’y participer, ainsi que des "représentants de l’Etat et un représentant désigné par le premier président de la Cour des comptes". Si la suggestion de Matignon est retenue, elle devrait être "animée par Jean-Jacques Marette, ancien directeur général de l’Agirc-Arrco".
Cette conférence qui vise à envisager des solutions alternatives à l’âge pivot pour "atteindre l’équilibre financier en 2027" doit permettre de trouver les 7,9 à 17,2 milliards d’euros qui devraient manquer aux caisses du système en 2025, à en croire le rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR).
Réforme des retraites : une victoire pour la CFDT, vraiment ?
Certains, comme Laurent Berger (CFDT), se réjouissent de la lettre d’Edouard Philippe et évoquent même "une victoire". Le patron du premier syndicat de France estime que les mérites lui reviennent, à lui et à ses confrères de l’Unsa comme de la CFTC, rapporte Ouest-France.
Un avis partagé par les autres syndicats réformistes qui militaient pour le retrait de l’âge pivot, mais qui, à en croire L’Humanité (article abonné), demeure largement contesté par la base même de ces organisations.
Pour l’économiste Mireille Bruyère, qui s’exprime dans les colonnes de 20 minutes, il s’agit moins d’une victoire qu’un changement de stratégie du gouvernement. Selon elle, il ne faut y lire "un recul politique mais plutôt une manoeuvre". Depuis le début des vacances, l’exécutif n’a donc pas bougé, il se serait contenté de changer d’approche.
Et l’économiste engagée d’avancer que cela "serait une concession si ça modifiait la cohérence ou la direction de la réforme". Ce qui, selon elle, n’est pas le cas. "Le centre de la réforme, ce n’est pas nécessairement la mesure d’économie, c’est la transformation du modèle vers une retraite à point. Son objectif fondamental c’est, finalement, de limiter le niveau des retraites avec le plafond à 14% du PIB", fait-elle valoir.
Sans oublier les restrictions placées sur la conférence de financement sus-évoquée ! A ses yeux, les négociations promises par le gouvernement ne sont pas crédibles, puisque le résultat lui semble fixé à l’avance. "Le cadre donné aux négociations est tel que c’est faire revenir l’âge pivot d’une autre manière", souligne-t-elle.
Réforme des retraites : la belle-fille d’Emmanuel Macron roule-t-elle pour la CFDT ?
Depuis la fin des vacances de fin d’année, certains internautes ont diffusé une fake news au sujet de Tiphaine Auzière, fille de Brigitte Macron et belle fille du président de la République. A en croire les réseaux sociaux, elle défendrait actuellement les intérêts de la CFDT, tantôt en tant qu’avocate, tantôt en tant que défenseur syndical, rapporte Le Parisien. D’aucuns l’accusent donc de "rétablir l’esclavage" et de négocier "le poids des chaînes en famille", dénonçant la collusion qu’ils y lisent entre le syndicat et le pouvoir.
Or, résume le quotidien national, cela n’est pas vrai. "Le seul lien connu entre Tiphaine Auzière et la CFDT remonte à la fin des années 2000", écrit Le Parisien, selon qui, l’avocate a effectué.. un stage de six mois pour Betor Pub CFDT, une "structure représentant le secteur de l’informatique, des bureaux d’études et de la pub". Les faits remontent à l’année 2008-2009.