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C'est LE dossier brûlant du quinquennat d'Emmanuel Macron : la réforme des retraites. Ce sujet des plus épineux doit officiellement être présenté le 10 janvier 2023. Le gouvernement, qui souhaite à tout prix éviter un conflit social important, parie sur une mise en place rapide de la réforme. Plus tôt dans le mois, le ministre du Travail Olivier Dussopt a annoncé quels étaient les points de la mesure qui semblent déjà tranchés car consensuels.
Lors d'une conférence de presse, il a rappelé que l'exécutif souhaitait "assurer la pérennité financière du système" en allongeant la durée de travail via un report de l'âge légal de départ à la retraite à 65 ou 64 ans. Avant d'assurer : il n'est pas question, dans cette réforme, d'aller "au-delà des 43 ans de cotisation pour accéder au taux plein". En revanche, certains éléments resteront inchangés : c'est le cas des âges de départs anticipés pour les personnes en situation d'invalidité ou d'inaptitude, ainsi que de l'âge automatique d'annulation de la décote.
Réforme des retraites : quels sont les changements prévus par le gouvernement ?
Dans sa réforme, le gouvernement souhaite améliorer l'emploi des seniors grâce à un index pour les entreprises de plus de 50 salariés. Dans la même logique , le recours au cumul emploi-retraite devrait être facilité. Par ailleurs, la retraite progressive et la meilleure prise en compte de la pénibilité devraient également être au coeur du projet de loi de l'exécutif.
D'autres mesures, de leur côté, risquent de faire davantage de vagues. Car pour faire passer sa réforme des retraites, le gouvernement devra convaincre les syndicats, mais également les partis de l'opposition. En ce sens, la Première ministre Elisabeth Borne a rencontré, ce mercredi 21 décembre 2022, le nouveau président des Républicains (LR) Eric Ciotti... Et ce dernier a tenu à poser ses conditions.
"Nous ne soutiendrons pas la réforme des retraites à n'importe quel prix"
Pour rappel, Emmanuel Macron entend bien tenir sa promesse de campagne, à savoir repousser l'âge légal de départ à la retraite à 65 ans d'ici 2031. Un sujet qui a animé la rencontre entre Elisabeth Borne et Eric Ciotti, selon les informations de Midi Libre.
A l'issue de ces discussions, le député des Alpes-Maritimes a déclaré : "J'ai posé à la Première ministre les conditions pour que cette réforme puisse voir le jour. Nous ne soutiendrons pas la réforme des retraites à n'importe quel prix".
Alors que l'exécutif ne détient qu'une majorité relative à l'Assemblée nationale, et que l'ensemble de la gauche et de l'extrême droite ont déjà martelé qu'elles ne soutiendraient pas le projet, Les Républicains semblent être la bouée de secours du gouvernement. Quels sont les ajustements que ce dernier devrait opérer pour obtenir le soutien du parti ?
Réforme des retraites : les conditions sine qua non posées par LR
Eric Ciotti juge la proposition d'Emmanuel Macron trop dure, trop brutale : "Nous mesurons qu'aller à 65 ans tout de suite est d'une brutalité sans doute trop forte par rapport à la situation que vivent les Français (...) La réforme, oui, mais discutons du rythme et du calendrier de cette réforme".
En outre, le président des Républicains désire rediscuter des petites retraites, notamment celles des femmes qui n'ont pas pu cotisé toute leur vie.
Quid de l'âge légal de départ à la retraite ?
Du côté de l'âge légal, plusieurs sons de cloche au sein du parti. Aurélien Pradié, concurrent d'Eric Ciotti à la présidence des Républicains, ne souhaite pas modifier l'âge légal, seulement la durée de cotisation.
Le président du groupe à l'Assemblée nationale, Olivier Marleix, souhaite de son côtéreporter l'âge de départ à 63 ans.
"La majorité sénatoriale demande, quant à elle, un report de l'âge légal à 64 ans assorti d'une accélération de la mise en place de la réforme de 2014 qui prévoit une augmentation de la durée de cotisation pour obtenir la retraite à taux plein", conclut le quotidien régional.