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“Nous protégeons intégralement nos retraités contre l’inflation”, a d’entrée de jeu informé Bruno Le Maire. Le ministre de l’Economie, des Finances, de la Souveraineté industrielle et numérique répondait alors à l’issue d’un bien étrange quiproquo survenu à l’Assemblée nationale. Cette dernière a en effet voté pour une nouvelle revalorisation des pensions de retraite, ainsi qu’à eu l’occasion de l’expliquer Planet par le passé, du fait d’un amendement porté par le député Charles de Courson (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires). Hélas pour les retraités, pourraient affirmer certains, la majorité présidentielle a déposé un contre-amendement un peu plus tard dans la soirée et a pu le faire adopter avec l’aide des Républicains. Ce dernier visait à faire annuler le premier document.
“Les pensions de retraites sont revalorisées de 5,1% en 2022”, poursuit le transfuge de la droite sur twitter, rappelant qu’elles avaient déjà été augmentées de 1,1% en janvier et qu’elles doivent encore l’être de 4% en juillet. Il n’aborde pas particulièrement la question des retards potentiels dans le versement des pensions revalorisées… Mais ce dernier ne signifie pas nécessairement que les retraités perdront de l’argent, la progression des retraites étant partiellement rétroactive. Et Bruno Le Maire d’insister, comme l'explique La Dépêche : “Si l’inflation continue d’augmenter, il y aura une nouvelle revalorisation des retraites en janvier 2023”.
Revalorisation des retraites : que prévoyait l’amendement initial ?
L’amendement initialement déposé par Charles de Courson prévoyait, rappelle le quotidien régional, une revalorisation globale des retraites estimée à 500 millions d’euros. Celle-ci visait donc à permettre aux retraités de préserver leur pouvoir d’achat intégralement de l’inflation. Pour autant, force est de constater que le texte présentait un certain nombre de problèmes. Certains ont d’ailleurs été pointés du doigt par… Bruno Le Maire.
Le premier point à relever, selon le ministre transfuge, concerne le financement de cette revalorisation. Cette dernière aurait effectivement dû reposer sur le prélèvement de la somme nécessaire “sur les pensions de retraites civiles et militaires de l’Etat”, a-t-il ainsi rappelé.
Revalorisation des retraites : une bataille d’amendement déloyale ?
A l’issue de cette étrange bataille d’amendements, certains à gauche ont pu avoir la défaite amère. C’est en tout cas ce qu’affirme le Huffington Post sur son site, se faisait le porte-parole de quelques-uns des “échanges virulents et des débats houleux” qui ont pu avoir lieu à l’Assemblée nationale.
Ainsi, certains à gauche - ainsi qu’à l’extrême-droite - n’ont pas hésité à hurler à la “trahison”, quand ils n’ont pas simplement invoqué un “déni de démocratie”. “J’ai une mauvaise nouvelle ce soir, voilà, ils ont osé le faire, à 2h du matin le gouvernement a fait annuler les 500 millions d’euros en plus pour les retraités. Et LR a trahi”, s’indignait par exemple le député Insoumis David Guiraud.
Assemblée nationale : dans quelles conditions s’est tenu le vote ?
Parmi les députés des oppositions, certains ont préféré évoquer les conditions de vote observées au Palais Bourbon. Certains parlementaires ont même affirmé n’avoir pas entendu l’appel au vote et disent donc n’avoir pas eu la possibilité de s’exprimer…
D’autres, comme c’est le cas du député Insoumis Alexis Corbière, ont choisi de critiquer un “passage en force”, lequel ne serait pas tenable sur la durée du quinquennat. La tête de file de la Nouvelle union populaire écologique et sociale, Jean-Luc Mélenchon, s’interroge désormais sur de supposés accords de couloirs entre la majorité présidentielle et la droite de gouvernement.