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Le défi de Yannick Jadot : "Rassembler avec humilité et modestie"
En créant la surprise lors des élections européennes de mai dernier, les Verts ont démontré qu’ils comptaient peser sur l’échiquier politique. Ne cachant pas ses ambitions pour la suite, Yannick Jadot, le chef de file d’Europe Écologie Les Verts (EELV), a assumé, lors d’un entretien au Monde, vouloir "conquérir et exercer le pouvoir". Une attitude pointée du doigt par ses détracteurs qui l’accusent d’ores et déjà d’avoir pris "le melon".
Interrogé par Planet.fr, Philippe Moreau Chevrolet, spécialiste en communication politique et président de MCBG Conseil, estime que "Yannick Jadot doit effectivement montrer qu’il est capable de rassembler avec humilité et modestie". Une condition d’autant plus importante que si les Verts ont fait un bon score aux européennes, il n’est pas dit qu’ils réussissent à poursuivre sur la même dynamique. "Les Français votent sur des thématiques précises aux européennes. De plus, il s’agit d’un vote proportionnel qui favorise les organisations minoritaires. Cela ne signifie en rien que ce score sera reproduit aux prochaines élections", analyse Philippe Moreau Chevrolet ajoutant qu’il s’agit toutefois d’une "bonne base de départ".
Parmi les défis qui attentent Yannick Jadot, il y aura celui de rassembler. "Les élections présidentielles se font de plus en plus par rejet : un président jupitérien a succédé à un président normal qui a lui-même succédé à un hyper-président. Le rejet d’Emmanuel Macron peut profiter à EELV mais Yannick Jadot doit réussir à faire preuve d’autorité, de collégialité car les français ne croient pas qu’il soit capable d’exercer le pouvoir. Pour cela, les Verts doivent sortir de leur manière d’être minoritaire, anarchique et accepter le jeu de la V e république qui est d’avoir un leader".
Les Français en quête d’un leader fort
Et en effet, selon un sondage de l’institut Ipsos Mori, 80 % des Français veulent un homme fort à la tête du pays. Plus encore, 4 Français sur 10 seraient prêts à confier la direction du pays à un "pouvoir politique autoritaire" dans le but de le réformer en profondeur, selon un sondage Ifop pour Ouest-France. Une demande d’autorité qui tranche avec le système de démocratie participative que prône EELV. "Le président jupitérien qui décide de tout a duré moins de deux ans. Les Gilets jaunes ont manifesté pour des revendications de justice sociale et parce qu’il y avait un malaise dans la manière de prendre des décisions", nuance toutefois David Belliard, président du groupe écologiste au Conseil de Paris et candidat d’EELV pour les élections municipales à Paris.
La prochaine étape pour les Verts seront les élections municipales. Mais à l’heure où tous les partis politiques ont fait de l’écologie une ligne majeure, le pari n’est pas gagné. "La question n’est pas : est-ce qu’on va faire de l’écologie en 2020 mais quel type d’écologie on va faire ? Tout le monde parle d’écologie mais derrière ce terme, il y a une diversité de sens extrêmement forte", tempère David Belliard. Une analyse partagée par Philippe Moreau Chevrolet : "il y a une dissociation entre les discours et les actes des autres partis, et notamment LREM, qui ouvre un espace à Yannick Jadot. L’écologie comme thème principal est devenu un atout car cela permet de dire qu’on n’est ni de droite ni de gauche et de rassembler". Alors, verdict en 2020