L'ancien ministre de la Santé n'a pas fini de nous surprendre. Jusqu'ici neurologue de formation, Olivier Véran reprend ses études à la faculté pour se reconvertir dans la médecine esthétique, a-t-il affirmé mardi à l'AFP.
Après avoir quitté le gouvernement, l'ex-porte-parole dit également adieu aux gardes des urgences du CHU de Grenoble. Car la neurologie, entre-temps, a " trop changé à ses yeux", a-t-il récemment confié au Figaro.
Jeudi 14 mars, il a d'ailleurs fait ses premiers pas dans la Clinique privée des Champs-Élysées à Paris où il exercera dès cet été. Sur place, il y a déjà rencontré l’équipe de spécialistes qui le formera à la lucrative chirurgie esthétique un jour par semaine.
"Aider les gens à se sentir mieux dans leur peau"
Un changement de cap motivé pour "aider les gens à se sentir mieux dans leur peau, dans leur corps", "à se réparer après une maladie", explique-t-il au Figaro.
" Il m’a paru extrêmement compliqué de reprendre la neurologie au CHU, d’une part parce que la discipline a très fortement évolué sur le plan thérapeutique […], et deux, je me suis très vite rendu compte en discutant notamment avec quelques patients que l’étiquette de ministre que j’ai sur le front perturbait la relation thérapeutique", vis-à-vis d’eux, s'est-il également justifié au journal.
Un choix qui interroge à plusieurs égards, surtout quand on sait qu'il fut président de l’Intersyndicat national des Internes des hôpitaux et qui, filmé durant sa vaccination contre le covid-19, déclamait "parce que je suis médecin, je participe à l’effort ! ", pointe un article de l''Humanité.
L’ex-ministre craignait aussi une relation avec les patients à jamais biaisée par son passé gouvernemental, écrit par ailleurs le journal. Pourtant, il semble moins craindre la clientèle d’une clinique présente à Paris, Nice, New York ou Dubaï, où il faut compter environ 8 000 euros pour vous y faire rajeunir le visage.
Une reconversion qui divise donc largement la profession, qui ne s'est pas privée dire ce qu'elle en pensait.
Une reconversion qui ne passe pas
Pour bon nombre de professionnels de la santé, ce choix ne passe pas. Selon Arnaud Chiche, anesthésiste réanimateur, qui s'exprime auprès d'Europe 1, ce changement de cap est "affligeant" et sa justification est "fallacieuse". Plutôt que de se former à la médecine esthétique, Véran aurait pu utiliser le même temps pour se remettre à niveau dans sa spécialité", lâche sur X Christophe Prudhomme, Médecin Samu 93, et conseiller régional de La France Insoumise.
Pour le docteur Jérôme Marty, président du syndicat de l'Union française pour une médecine libre, Olivier Véran souhaiterait changer sa spécialité médicale pour des raisons financières, relaie la station de radio. Autre point qui fait grincer des dents certains : la formation et l'obtention de ses diplômes. En effet, il a indiqué au Figaro espérer obtenir trois certifications de la faculté de santé de Créteil d'ici à l'été 2024.
Enfin, pour d'autres, ce changement de cap est surtout motivé par certains tarifs attractifs d'opération esthétique affichés sur le site de la clinique des Champs Élysées. Une clinique également connue pour ses clients...
Olivier Véran, futur chirurgien esthétique des influenceurs ?
Comme le révèle Mediapart, l’établissement cossu est en effet davantage connu pour faire sa promotion des augmentations mammaires ou de fessier via les influenceurs sur les réseaux sociaux comme Snapchat ou TikTok que pour sa vocation réparatrice.
Sur son site, la clinique admet que la chirurgie réparatrice c onstitue une part (très) résiduelle de son activité. Il ne faut d’ailleurs pas naviguer bien longtemps sur leur site pour se rendre compte du contraire..., pointe avec ironie un article du Huffington. En réponse à toutes ces invectives, l’ancien ministre de la Santé assure que cette activité restera marginale en comparaison de son engagement parlementaire. Rendez-vous cet été donc...