Chaque fin d’année, Google dévoile son classement des dernières tendances de recherche en France et dans le monde. Tour d'horizon des sujets qui ont marqué l’année 2024 en France.
Voter en son âme et conscience… Si pour une majorité des électeurs, le choix semble déjà ferme et définitifs, pour une partie d’entre eux, le cœur balance entre indécision, crainte et… refus de choisir.
Combien d’indécis ?
Ce sont les “ni, ni” : en premier lieu les centristes ayant voté pour le camp présidentiel dimanche 30 juin (20,04% des cas d’après les résultats définitif du ministère de l’Intérieur). Ce sont aussi Les Républicains, hors Eric Ciotti et ses partisans qui ont rallié le RN (6,57% des suffrages le 30 juin). A cela s’ajouteront des électeurs d’autres candidats de diverses tendances au centre, à gauche et à droite ainsi que des indépendants et dissidents qui se sont positionnés en dehors des grands blocs.
Cela représente au total environ 10,9 millions d’électeurs, auxquels il faudrait soustraire tous ceux qui n’auront pas à voter le 7 juillet car le député de leur circonscription a déjà été élu; ainsi que ceux qui pourront voter pour leur candidat car il s’est qualifié. Restent les autres - impossible à chiffrer pour l’heure - pour qui le choix à venir représente un dilemme cornélien.
Vagues de désistements
A l’heure où nous écrivons ces lignes, l'heure limite de dépôt des candidatures pour le second tour n’avait pas encore été atteinte. Mais, déjà, le décompte effectué notamment par Le Monde, permettait de dégager des tendances majeures. A la mi-journée, plus de 200 désistements étaient annoncés sur quelque 310 triangulaires et quadrangualires, dont 75 provenant de la majorité présidentielle. Dans les circonscriptions concernées, les électeurs auront donc à choisir entre un candidat du RN, du Nouveau Front populaire, d'une autre tendance ou bien voter blanc, voire s’abstenir, puisque le vote n’est pas obligatoire en France.
Des consignes contradictoires
Pour les électeurs macronistes de ces circonscriptions, le choix sera d’autant plus complexe, que les discours des leaders du camp présidentiel se révèlent ambigüs. Quelques jours avant le premier tour, le chef de l’Etat lui-même s’attirait les foudres de ses opposants en évoquant risques de “guerre civile” en cas de victoire “des extrêmes”, une terminologie également utilisée par d’autres opposants du Nouveau Front populaire qui ne correspond pas à la classification retenue par le conseil d’Etat).
Le soir du 30 juin, le président de la République a diffusé un communiqué dans lequel il est écrit que “face au Rassemblement national, l’heure est à un large rassemblement clairement démocrate et républicain pour le second tour”. Dans les rangs de “Ensemble”, Bruno le Maire et Edouard Philippe sont restés sur leurs positions “ni le RN, ni LFI”.
En revanche, lundi, le Premier ministre Gabriel Attal précisait que “pas une voix ne doit aller au Rassemblement national”. Dans les rangs, le message semble avoir été reçu par une partie des candidats. En effet, dans la journée de ce mardi, plusieurs candidats macronistes arrivés troisièmes lors de triangulaires face au RN et aux candidats du Nouveau Front populaireissus des rangs de LFI se sont désistés. A l’inverse dans le Val-de-Marne, le candidat Renaissance Loïc Signor dit “assumer” son maintien au second tour face à Louis Boyard (LFI) et Arnaud Barbotin (RN).
Les partisans du “ni l’un ni l’autre”
Reste que le camp du “ni-ni”, s'il en est vraiment un, a toujours ses partisans. C’est le cas par exemple du CRIF, le conseil représentatif des institutions juives de France qui en a fait état sur le réseau social X.
De même du côté des Républicains (non ralliés au RN derrière Eric Ciotti) où le “ni-ni” penche davantage d’un côté que de l’autre. Ainsi, François-Xavier Bellamy, numéro 2 du parti et tête de liste aux Européennes, a-t-il affirmé dimanche que “le danger qui guette notre pays aujourd’hui, c’est l’extrême gauche”.
Le “ni-ni”, soutien implicite au RN ?
Dans ces circonstances, certaines voix s’élèvent pour inciter au contraire à se positionner car le "ni-ni" n'en serait pas vraiment un. “Pas une voix pour le RN. Le ni-ni, c’est le RN”, a ainsi assuré le secrétaire d’Etat chargé de la mer, Hervé Berville. Ce dernier a appelé ce mardi à la “clarté” au sein du front républicain.
Même analyse du côté de la CGT. “Tout ni-ni [...] conduira mécaniquement à amener une majorité absolue au Rassemblement national” a ainsi affirmé Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT au micro de BFM.
Qu’en est-il des électeurs ?
Face à ces tractations, le fin mot appartiendra bien entendu aux électeurs. Suivront-ils ou non des consignes de vote, aussi floues soient-elles ? Des politologues en doutent, notamment l’observateur interrogé par Planet avant le premier tour. Un point de vue confirmé par le sondage sorti des urnes réalisé par Elabe pour La Tribune Dimanche, BFMTV et RMC : “les trois quarts des sondés (74%) affirment (...) qu'ils ne suivront pas les consignes de vote des états-majors politiques de leur camp ou des candidats eux-mêmes. “ En leur âme et conscience, donc.