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Il était catégorique. “Si demain, je suis en capacité d’être nommé à Matignon et que je n’ai pas de majorité absolue (...) et bien, je refuserais d’être nommé”, avait affirmé Jordan Bardella sur France 2 le 18 juin. Pas question pour lui de devenir le “collaborateur” du président de la République dans le cas où le RN n’obtiendrait pas 289 sièges à l’Assemblée nationale au moins.
Une majorité absolue pour mettre en oeuvre un projet
Après l’annonce des résultats du premier tour, le dimanche 30 juin au soir, Marine Le Pen a ajouté : “rien n’est gagné et le second tour sera déterminant (...) pour donner à Jordan Bardella une majorité absolue à l’Assemblée nationale”. Elle a tenu le même discours mardi 2 juillet au micro de France Inter, assurant :” nous ne pouvons pas aller au gouvernement si nous ne pouvons pas agir”.
Le combat du moment pour le RN est bien clair : remporter une victoire large le 7 juillet, et ainsi tenter de mettre en œuvre son programme qui contient un certain nombre de mesures “d’urgence”.
Un porte-parole du RN, Philippe Ballard, a appuyé ce point de vue lors d’une interview sur la chaîne américaine CNN : “Depuis deux ans en France, nous vivons avec ce qu’on appelle une majorité relative. (...) On s’est très bien rendu compte que le pays ne pouvait pas être dirigé correctement “, a-t-il déclaré lors d’une interview avec la journaliste Christiane Amanpour.
Le cas du 49-3
En cas d’absence de majorité absolue, il pourrait être nécessaire d’utiliser l’article 49-3 de la Constitution, comme ce fut le cas pour des textes de loi votés par le passé, qui permet de court-circuiter le débat parlementaire. Or une telle perspective serait des plus délicates pour un parti qui s’est farouchement opposé à ce procédé, et qui a même saisi le Conseil constitutionnel pour tenter de le limiter.
L’effet des triangulaires et les désistements
Toutefois, des circonstances de taille changent la donne. Le premier tour des élections législatives a abouti à des centaines de triangulaires. Mais les appels au front républicain visant à empêcher coûte que coûte une victoire du RN dimanche 7 juillet ont eu des conséquences. Quelque 224 candidats se sont retirés de la course. Et même le camp présidentiel appelle, non sans réticence, à voter contre l’extrême droite, quitte à opter pour un candidat qu’il classait il y a encore quelques jours à “l’extrême gauche” (à tort comme l’a rappelé le Conseil d’Etat).
Un autre discours au RN
Dans ces circonstances, une forme de souplesse semble désormais de mise au RN quant à la perspective d’une arrivée à Matignon. “ Il faudra bien entendu r egarder la façon dont l’Assemblée nationale s’organise”, a ainsi glissé Sébastien Chenu, vice-président du parti sur France 2 le 1er juillet.
Quelle option dans ce cas ? Tenter de rallier des députés d’autres tendances, notamment du côté du LR, en pleine crise depuis qu’Eric Ciotti a décidé de soutenir le RN. “Si nous sommes à quelques députés de la majorité, nous tenterons d’aller les chercher (...) On va aller voir les autres et leur demander s’ils sont prêts à participer avec nous d’une nouvelle majorité pour une nouvelle politique “, a ainsi assuré Marine Le Pen sur France inter le 2 juillet. Cela “fait 40 ans que je me bats en politique. Vous croyez que je continuerai à me battre tout en ne voulant pas aller au pouvoir ? Nous souhaitons gouverner, que les choses soient extrêmement claires”, a-t-elle ajouté.