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François Hollande est attendu ce mercredi en Algérie à l'occasion des cinquante ans de l'indépendance de ce pays. Le président souhaite, entre autres, que "la lumière soit faite sur notre passé".


Deux jours. C’est le temps dont dispose François Hollande sur place, en Algérie pour relancer la coopération de ce pays avec la France, tourner la page d’une mémoire blessée et évoquer des dossiers très délicats actuellement comme le Mali. A l’occasion des cinquante ans de l’indépendance de l’Algérie, le président élu en mai dernier rencontrera ainsi son homologue algérien, Abdelaziz Boutefika. Les deux hommes devraient ensuite porter une "déclaration conjointe" ouvrant la voie à des coopérations multiples entre leur deux pays. Loin de cacher ses intentions, le chef de l’Etat algérien a indiqué qu’il en attendait un "partenariat d’exception". "L'Algérie est favorable à une relation forte et dynamique avec la France", a-t-il souligné avant  de plaider pour un partenariat "gagnant-gagnant" qui concourrait au développement de son pays, le plus étendu d'Afrique.


Une visite "historique"
Qualifiée d’ "historique" à Paris, cette visite du président français sera également rythmée par des discussions concernant les "instruments de ratification" d’un accord de défense. Quelque peu tombé aux oubliettes depuis 2008, celui-ci pourrait entraîner la signature de contrats d’armement. Depuis que l’Algérie acquis son indépendance, plus de 500.000 ressortissants algériens sont venus s’établir en France. Des centaines de milliers d’entre eux ont même obtenu la nationalité française. Les deux pays entretiennent par ailleurs des relations privilégiées. La France est en effet le premier fournisseur de l’Algérie, son premier investisseur hors hydrocarbures et son quatrième client derrière l’Italie.


Hollande doit-il s’excuser ?
Alors que le gouvernement français a clairement annoncé son intention de ne pas se laisser "enfermer dans une discussion sans fin sur le passé", le président Hollande ne pourra cependant pas échapper au délicat sujet de la colonisation de l’Algérie et de l’obtention de son indépendance après une guerre sanglante entre les deux pays.  Des ministres algériens ont même récemment réclamé la reconnaissance par la France de ses "crimes" et estimé que ce sujet serait "inévitable" pendant les deux jours de visite du président Hollande. Ce dernier a, quant à lui, déclaré que "l'Histoire doit servir à bâtir l'avenir et non pas à l'empêcher". "Nous n'avons pas eu de demande de repentance, ni par écrit ni par oral", a-t-on observé  de source diplomatique française.