De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Guerre entre le Sénat et l’Elysée : le front est ouvert
Officiellement, l’Elysée n’a pas réagi mais depuis hier après-midi, c’est toute la macronie qui est sur le pied de guerre. En cause, la décision du Sénat de saisir le parquet dans le cadre de l’affaire Alexandre Benalla. Ce dernier ainsi que trois autres collaborateurs proches d’Emmanuel Macron sont soupçonnés de "faux témoignages" lors de leurs auditions devant la commission des lois de la chambre haute.
Au sein de la majorité, la réaction a été immédiate. Le Premier ministre, Edouard Philippe, a boycotté la séance de questions au gouvernement prévue au Sénat, et le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, a immédiatement annulé un déplacement prévu avec le président du Sénat, Gérard Larcher. Dans les matinales et sur les réseaux sociaux, les mots se font durs. "C’est une agression qui n’a pas de précédent dans les cinquante dernières années", confie un haut influenceur de la macronie. Au micro de BFMTV, Gilles Le Gendre, le chef de fil des députés La République en marche n’hésite pas à parler d’atteinte à la séparation des pouvoirs.
Pour les membres influent de la majorité, en incluant Patrick Strzoda, Alexis Kohler et Lionel Lavergne, pas de doute c’est Emmanuel Macron lui-même qui est visé. Richard Ferrand parle même de "scalpe" autour du chef de l'Etat.
Guerre entre le Sénat et l’Elysée : les sénateurs se défendent
De leur côté, les sénateurs ne se laissent pas faire. Sur Public Sénat, le co-rapporteur Jean-Pierreur Sueur a défendu la décision de la chambre haute, rappelant notamment qu’il était du côté du parlement de contrôler l’action de l’exécutif, et que c’est désormais la justice qui ferait son travail. "On doit dire la vérité à une commission d’enquête parlementaire", a-t-il ajouté.
Pour Philippe Bas, le président LR de la commission des lois, le renvoi vers la justice est, estime-il une façon de respecter le serment des parlementaires. "C’est grave de ne pas respecter son serment devant une commission d’enquête parlementaire. Parce que le serment, c’est pour le Parlement, le moyen d’effectuer sa mission d’enquête en toute objectivité, en toute confiance à l’égard des dépositions qui sont faites au cours de nos auditions. Si l’on veut préserver l’efficacité du contrôle parlementaire, si nécessaire dans une grande démocratie moderne, il faut absolument que ce serment soit respecté" a-t-il commenté notamment.
Guerre entre le Sénat et l’Elysée : la menace de la réforme institutionnelle
Si la riposte est violente du côté des macroniste, la revanche pourrait l’être tout autant… Ainsi Le Monde se fait l’écho de certains membres de la majorité qui font référence à la "disparition" du Sénat. De quoi s’agit-il ? Tout simplement de la réforme des institutions, déjà repoussée à cause de la crise des gilets jaunes. Comme le relève d’ailleurs Le Parisien, jeudi, en fin de journée, des proches d’Emmanuel Macron n’ont pas manqué de rappeler qu’une loi organique qui reverrait le mode d’élection des sénateurs et leur nombre à la baisse n’avait pas besoin de l’accord des deux assemblées.
Une menace ? En tout état de cause le renvoi au parquet intervient dans un contexte de relations tendues, où la réforme en question est l’objet d’âpres négociations entre Gérard Larcher et les deux têtes de l’exécutif. Parmi les récents points qui ont été évoqués, la possible fusion de la chambre haute avec le Conseil économique, social et environnemental, réduisant de fait la première à un simple rôle consultatif sans aucun pouvoir législatif, ou encore un renouvellement complet du Sénat en 2021, contre la moitié prévue actuellement.
Si certains sont convaincus que la tension va retomber, notamment de par la proximité entre Richard Ferrand et Gérard Larcher, l’Histoire montre que s’en prendre au Sénat peut coûter beaucoup. Cette assemblée que Napoléon surnommait lui-même le "Sénat conservateur", a déjà vécu (gagné) une bataille contre de Gaulle. Lors du référendum d’avril 1969, le général avait proposé sa suppression. Réponse des Français : non. Entraînant de fait la démission de De Gaulle.