De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Un 49.3 qui aura laissé des traces. Jusqu’ici, cette année 2023 est placée sous le signe de la crise sociale, causée par une réforme des retraites plus qu’impopulaire. Depuis l’adoption du texte controversé, les manifestations s’enchaînent et la situation ne s’apaise pas.
Dans les cortèges de manifestants, si les slogans contre la réforme des retraites sont majoritaires, de nombreuses pancartes fustigent également l’utilisation du 49.3 et même sa simple existence. Plus largement, c’est l’ensemble des institutions de la Ve République qui sont critiquées. Des revendications partagées par la gauche.
"Le Conseil constitutionnel ne peut pas valoir plus que la Constitution qu’il défend. Il n’y pas de bon Conseil constitutionnel aussi longtemps qu’il y a une mauvaise Constitution. À bas la mauvaise République" a ainsi déclaré Jean-Luc Mélenchon lors de la manifestation du 1 er mai, comme le rapporte BFMTV.
Fin de la Ve République : une idée qui trouve son écho à gauche
Pour le leader du parti communiste Fabien Roussel, la décision du Conseil constitutionnel de rejeter la demande d’un référendum d’initiative partagée (RIP) "montre que notre Constitution et notre Ve République donnent tous les pouvoirs au président de la République", estime-t-il auprès de franceinfo.
"La constitution, il faut la changer, il nous faut écrire une nouvelle République qui respecte les citoyens", a-t-il ajouté. Ces idées se retrouvent dans le programme commun de la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale établi en 2022 pour les élections législatives. Celui-ci voulait ainsi "passer à la 6e République qui soit un régime parlementaire stable, avec une nouvelle constitution adoptée par référendum".
Mais aujourd’hui, après l’adoption de la réforme des retraites, des idées de ce type ne sont plus uniquement partagées par des sympathisants de gauche mais par toute une partie de la population française.
Fin de la Ve République : une idée majoritaire en France ?
Selon un sondage mené par YouGov pour Le HuffPost, 64 % des Français estiment qu’une réforme des institutions de la République (Présidence, Assemblée nationale, Conseil constitutionnel, etc…) est "souhaitable".
Parmi les personnes interrogées, seules 14 % estiment que la Ve République doit être maintenue telle quelle. Ce chiffre monte à 35% pour les sympathisants de la majorité présidentielle et à 30 % pour les personnes proches des Républicains.
A l’inverse 34 % des Français estiment que la Constitution "doit être réformée" tandis qu’ils sont 33 % à penser qu’elle doit être "structurellement modifiée". Chose surprenante, sur ce dernier point, le nombre de personnes d’accord dépasse les 30 % du côté de la majorité présidentielle (34 %) et pour les sympathisants LR (32 %).
Si le président ne souhaite pas sortir de la Ve République, il a cependant pour projet de la réformer. Voici ce que l’on sait pour le moment.
Réforme des institutions : ce que souhaite Emmanuel Macron
Auprès de nos confrères du Parisien, Emmanuel Macron a confié les différentes questions qu’il souhaite aborder dans sa réforme des institutions. "D’abord, la question de la souveraineté populaire : faut-il ouvrir ou pas le champ du référendum, du référendum d’initiative partagée (RIP), faut-il plus de proportionnelle à l’Assemblée, faut-il aller vers un règlement des assemblées qui évite le blocage sans aller à la situation qu’on a connue ?", a-t-il expliqué, précisant qu’il n’est "pas favorable à la suppression du poste de Premier ministre".
Rien n’est donc encore fixé pour le moment et l’avenir dira ce que contiendra la réforme du gouvernement.