De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Gérard Larcher incisif. Dans un entretien accordé à La Tribune, le président du Sénat n’a pas hésité à prendre directement position contre la politique budgétaire du président de la République. Avec la crise sanitaire liée au Covid-19, le gouvernement avait mis en place une politique du "quoi qu’il en coûte" pour aider les entreprises et les salariés français à faire face à toutes les contraintes sanitaires.
Depuis, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, a affirmé vouloir en finir avec cette politique pour faire place à davantage d’austérité. Une volonté qui ne semble pas se traduire en actes pour le président du Sénat. "Il ne se passe pas un jour ou presque sans que le président de la République n'annonce de nouvelles dépenses. Les économies sont malheureusement plus rares.", a-t-il déclaré à nos confrères.
Emmanuel Macron : un président particulièrement dépensier
Pourtant, malgré les dépenses publiques importantes, le Républicain explique ne pas voir d’amélioration. "Nous avons à la fois le taux de dépense publique et le taux de prélèvements obligatoires les plus élevés de l'UE. Les Français ne jugent plus les services publics à la hauteur de leurs attentes. Cela révèle un sérieux problème d'efficacité de la dépense. En matière de logement par exemple, nous dépensons, en proportion du PIB, deux fois plus que la moyenne européenne tout en étant confrontés à un déficit de logements. Cela ne peut plus durer !", articule-t-il.
A ses yeux, Emmanuel Macron est même le président le plus dépensier de Ve République. "Au cours du premier quinquennat, l es dépenses publiques ont augmenté de 240 milliards dont 60 milliards hors COVID. Le gouvernement annonce une progression de 220 milliards pour les cinq ans à venir. La tendance est deux fois plus rapide que sous François Hollande", poursuit Gérard Larcher.
Selon lui, cette politique pourrait mener à une grave crise.
Vers une crise semblable à la Grèce ?
Dans cette situation, Gérard Larcher a assuré qu’il ne voterait pas pour le projet de loi de programmation des finances publiques. "La demande du Sénat est claire : il faut maîtriser la dépense publique, sans quoi nous risquons de connaître une situation comme la Grèce. Nous ne voterons la loi de programmation que si elle porte une trajectoire à la fois claire, ambitieuse et crédible de baisse du déficit public", a-t-il déclaré dans les colonnes de La Tribune.
Ces derniers temps, le nom du président du Sénat circulait activement pour prendre la suite d’Elisabeth Borne à la tête du gouvernement.Mais avec toutes les critiques qu’il profère envers l'Exécutif, pourrait-il accepter une telle proposition ?
Gérard Larcher Premier ministre : un scénario plausible ?
Interrogé sur les rumeurs sur une potentielle nomination à Matignon, Gérard Larcher a répondu "en l'état de nos différences, je refuserais une telle proposition". A ses yeux, une alliance entre Renaissance et Les Républicains ne pourrait pas naître sur une simple nomination.
"Pour relancer le quinquennat avec une coalition, il faut un choc passant par une nouvelle élection - présidentielle ou législative -avec derrière un accord électoral et un contrat de gouvernement très clair.", a-t-il ainsi estimé.