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Quelque 33% ou 34% (selon les estimations provisoires) des voix pour le RN, 28,1% pour le Nouveau Front populaire, 20,3% pour le parti présidentiel… La dynamique du scrutin européen, confirmée par les sondages d’opinion se matérialise donc : le Rassemblement national s’impose ce 30 juin comme la première force politique du pays. Mais le suspens reste entier pour le second tour, qui aura lieu le 7 juillet.
Le casse-tête des triangulaires
Le nombre de triangulaires - trois candidats se maintiennent au second tour - qui se profilent atteint un niveau record. De 290 à 320 circonscriptions seraient concernées par ces matchs à plus de deux candidats selon diverses projections, notamment celle d'Elabe. Pour rappel, outre les deux premiers, tous ceux qui ont obtenu 12,5% du vote des inscrits (et non des suffrages exprimés) peuvent se qualifier au second tour. Il peut donc y avoir des situations où quatre candidats se qualifient pour le second tour.
Dans ces circonstances, plusieurs partis ont clairement émis des appels aux désistements ainsi que des consignes de vote pour les électeurs.
Désistements du NFP en cas de triangulaires défavorables
“Nulle part nous ne permettrons au RN de l’emporter”, a déclaré Jean-Luc Mélenchon lors d’une allocution publique peu après l’annonce des résultats provisoires. Dans les cas de triangulaire où son mouvement serait arrivé troisième, il compte se désister et appeler à voter contre le candidat RN qui serait qualifié. “Nous retirerons notre candidature, en toute circonstance où que ce soit”, a-t-il martelé. “Nous ne pouvons avoir d’autre proposition, d’autre demande raisonnable à formuler : il faut donner une majorité absolue au Nouveau Front populaire car il est la seule alternative”, a également déclaré l’ancien député de la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône.
”Aucune voix ne doit manquer au désistement républicain. Face au danger le ni-ni n’est pas de mise. Il faut impérativement faire barrage à l’extrême droite”a, de son côté, déclaré Laurent Berger (ancien secrétaire général de la CFDT).
Place publique, parti de Raphaël Glucksmann, et membre du NFP, demande également aux partis arrivés en troisième position de se désister face au RN en cas de triangulaires. ”L’histoire nous regarde et nous juge”, écrit-il.
De son côté, Marine Tondelier, la secrétaire nationale des Écologistes souhaite la “construction d’un nouveau front républicain”. Elle ajoute qu “ il s erait incompréhensible que certains continuent à ne pas faire la différence entre la gauche et l’extrême droite”, en appelant les candidats “centristes” à se désister s’ils se trouvaient en troisième position face à un candidat RN et un autre du NFP, ou, en cas de défaite, à appeler au vote pour ce dernier.
L’ambiguïté du parti présidentiel
Le président de la République a diffusé un communiqué juste après l’annonce des résultats du premier tour. “Face au Rassemblement national, l ’heure est à un large rassemblement clairement démocrate et républicain pour le second tour ”, a-t-il écrit sans davantage de précisions.
Son parti, Ensemble, a quant à lui diffusé un message dans lequel il invite ses candidats arrivés en troisième position à se désister “au profit des candidats en mesure de battre le Rassemblement national et avec qui [Ensemble] partage l’essentiel : les valeurs de la République”. Il n’est pas précisé si des désistements au profit de candidats du Nouveau Front populaire, et parmi eux de LFI, sont prévus ni même encouragés. Toutefois, le fait que ce dernier soit désigné dans le texte comme un mouvement connu pour “ses outrances antirépublicaines”, laisse deviner la position du parti présidentiel. Au cours de la campagne électorale, ce dernier a renvoyé dos à dos deux camps qu’il qualifie “d’extrêmes” (à rebours de la position du Conseil d’Etat).
Edouard Philippe appelle aux retraits contre le RN et contre LFI
“Aucune voix ne doit se porter s ur les candidats du Rassemblement national ni sur ceux de la France insoumise, avec lesquels nous divergeons, non pas seulement sur des programmes, mais sur des valeurs fondamentales”, a déclaré l’ancien Premier ministre Edouard Philippe.
Placer sur le même plan le Rassemblement national (RN) et La France insoumise (LFI) relève d’une " mécanique inacceptable et insupportable",lui a indirectement répondu le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, sur BFMTV.
Quelles consignes à droite ?
Pour sa part, Renaud Muselier (Renaissance), président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur, appelle les électeurs “à rassembler leurs suffrages sur les noms des candidats de la majorité présidentielle et des républicains LR qui ont une chance de l’emporter”. Il assure que “rien n’est joué (...) Dans toutes les autres configurations, duel ou triangulaire, le mot d’ordre est simple et sans ambiguïté : pas une seule voix pour les extrêmes, à commencer par le Rassemblement national.”
“Le danger qui guette notre pays aujourd'hui, c'est l'extrême gauche”,a pour sa part assuré François-Xavier Bellamy, qui avait mené la liste LR aux élections européennes.
Quant à Eric Ciotti, qui a fracturé son parti, Les Républicains, en ralliant le RN, il a appelé l’ensemble des électeurs de son parti d’origine (lequel a réalisé un score d’environ 10% lors du premier tour) à voter pour l’extrême droite.