Des migrants qui "mangent des chats et des chiens" : Donald Trump reprend une accusation mensongère de son campp©UPI/ABACA
Lors du débat présidentiel, Donald Trump a lancé une accusation controversée en affirmant que des immigrés haïtiens "mangent des chats et des chiens" dans l'Ohio. Cette déclaration qui s'appuie sur des théories de son camp qui ont été démentis par les autorités.
Sommaire

Le débat télévisé entre Donald Trump et Kamala Harris, diffusé ce mardi 10 septembre 2024, a offert aux millions de téléspectateurs un face-à-face riche en contrastes de style et de visions pour l’avenir des États-Unis. Mais parmi les nombreux échanges, un moment a particulièrement attiré l’attention.

Une rumeur virale devenue virale

Une accusation extravagante a été lancée par l'ex-président des États-Unis, qui a affirmé qu' "“à Springfield, ils mangent des chiens, les gens qui viennent (des migrants haïtiens), ils mangent des chats. Ils mangent les animaux de compagnie des habitants. C'est ce qui se passe dans notre pays". Cette déclaration, reprise depuis lundi par des ténors républicains, a été vigoureusement démentie par les autorités.

Le sénateur de l'Ohio et colistier de Donald Trump, J.D. Vance, a également relayé ces informations sur X le 9 septembre : "Des rapports indiquent maintenant que des personnes ont vu leurs animaux de compagnie enlevés et mangés par des personnes qui ne devraient pas se trouver dans ce pays. Où est notre tsar des frontières ?", avait interrogé JD Vance. Ce tweet, comme d'autres, a contribué à propager cette fausse thèse et à alimenter une vague de désinformation.

Vidéo du jour

Les démentis des autorités

Face à cette escalade de rumeurs, la police de Springfield a rapidement réagit pour clarifier la situation. "Nous voulons clarifier qu’il n’existe pas d’informations crédibles ou d’affirmations précises sur des animaux de compagnie maltraités, blessés ou victimes d’abus de la part de la population immigrée", a-t-elle écrit.

Karen Graves, porte-parole de la ville, a affirmé à CBS News que la ville n'avait reçu aucun rapport crédible sur ce sujet. Les autorités locales ont également précisé qu'il n'y avait pas de preuves de squattage, de déchets jetés ou de perturbation causée par les nouveaux arrivants.

D'où vient cette rumeur ?

L'origine de cette rumeur semble aussi douteuse que l'accusation elle-même. Tout aurait commencé selon le site américain de vérification des faits Politifact par un message publié sur Facebook le 6 septembre 2024, désormais supprimé par Meta. Selon ce post, un habitant de Springfield aurait observé la disparition de ses animaux de compagnie, attribuée à des migrants haïtiens. Bien que cette information ait été rapidement discréditée, elle a trouvé une large audience en ligne.

Des stéréotypes racistes à l'origine de la controverse

L’émergence de cette rumeur contre les migrants haïtiens a suscité une réaction de mécontentement parmi de nombreux internautes, qui dénoncent une dérive raciste intégrée dans la campagne des républicains contre Kamala Harris et sa politique migratoire. Cette rumeur s’inscrit dans un schéma plus large de dénigrement des immigrés, souvent utilisé pour influencer l’opinion publique en période électorale.

Le rédacteur en chef du Nouvelliste, cité par Radio France Internationale, souligne que ces accusations ne sont pas nouvelles. Selon lui, depuis plusieurs mois, les républicains ont propagé des informations trompeuses affirmant que l’arrivée des Haïtiens à Springfield aurait entraîné une augmentation des loyers et des primes d’assurances.