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Ce mercredi matin, Christiane Taubira a annoncé sa démission du gouvernement et donc son départ du ministère de la Justice sans que l’on sache véritablement si ce départ est volontaire ou forcé.
En effet, le communiqué de l’Elysée explique que l’ex-garde des Sceaux et le président "ont convenu de la nécessité de mettre fin à ses fonctions", alors que Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement, a dit quelques heures après l’annonce de son départ que le président avait demandé "une cohérence forte et une éthique collective" au sein du gouvernement, laissant penser qu’il s’agissait d’une sanction gouvernementale.
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Une relation tendue avec Manuel Valls
Dans les deux cas, ce départ de Christiane Taubira est le point final d’une rupture depuis longtemps consommée, notamment avec la ligne gouvernementale du Premier ministre. D’ailleurs, pour évoquer son départ, Manuel Valls a laconiquement "salué l’action" de Christiane Taubira… tout en soulignant "la rigueur intellectuelle" de son successeur.
Il faut dire que les relations entre le Premier ministre et l’ancien ministre de la Justice ont toujours été froides, à tel point que Christiane Taubira a plusieurs fois été annoncée sur le départ, même au moment de la nomination à Matignon de Manuel Valls.
De la réforme pénale à la déchéance de la nationalité : trois ans de désaccords
Car si cette dernière a été chaleureusement saluée par la gauche et le gouvernement pour l’adoption du mariage homosexuel, elle a dû avaler beaucoup de couleuvres durant son mandat. En août 2013, elle s’était opposée au ministre de l’Intérieur de l’époque, un certain Manuel Valls, sur la réforme pénale. Le même mois l’année suivante, Christiane Taubira s’était rendue à une réunion de frondeurs socialistes provoquant l’ire de l’exécutif. En février 2015, elle avait ouvertement déclaré son désaccord sur l’utilisation du mot "apartheid" par Manuel Valls. En mai de cette année 2015, elle avait encore affirmé son opposition à la loi sur le renseignement du gouvernement suite aux attentats de janvier.
Et last but not least, Christiane Taubira a provoqué un couac gouvernemental conséquent en affirmant publiquement son opposition à la déchéance de la nationalité alors que c’est son ancien ministère qui aurait dû s’en charger… Un énième désaccord qui aura coûté la place de Christiane Taubira au gouvernement, partie sur ces mots : "Parfois résister c’est rester, parfois résister c’est partir".
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