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Huit. C’est le nombre d’affaires dans lesquelles Nicolas Sarkozy est cité. Dans le JDD du 21 septembre, est écrit que l’ex président "les balaie d’un revers de main" en citant la démonstration suivante faite par l'intéressé : "je suis sorti de Karachi. J’ai été blanchi dans Bettencourt. Sur la Libye, ils savent que les documents sont faux. Quant à Bygmalion, c’est moi qui suis la victime. Chacun sait que ce n’est pas un système dédié à Sarkozy". Notons cependant que sur les huit affaires le concernant, Nicolas Sarkozy en évacue quatre. Mais que dit-il vraiment ? Où en sommes-nous actuellement ? Planet.fr fait le point.
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L’affaire des écoutes
Un dossier qu’il s’est gardé de commenter, celui dit "des écoutes". Placé sur écoute téléphonique en avril 2013 dans le cadre de l’enquête sur le supposé financement libyen de sa campagne de 2007, Nicolas Sarkozy est soupçonné a posteriori d’avoir essayé d’obtenir des informations auprès du juge Gilbert Azibert concernant l’affaire Bettencourt. En échange de ces informations, l’ex-chef de l’Etat est soupçonné d’avoir promis d’offrir son influence pour faire obtenir au magistrat un poste de prestige à Monaco.
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Où nous en sommes : En juillet dernier, il est mis en examen pour "corruption active", "trafic d’influence actif" et "recel de violation du secret professionnel". Cette mise en examen lui a été signifiée après ses 15 heures de garde à vue.
L’affaire des "sondages de l’Elysée"
Autre omission de la part de Nicolas Sarkozy dans son interview au JDD, l'instruction portant sur les "sondages de l'Elysée". Dès 2007, l’Elysée commande des sondages à une entreprise spécialisée, Plublifact. Cette dernière est dirigée par Patrick Buisson, proche et conseiller de Nicolas Sarkozy à l’époque. Le contrat passé entre la présidence de la République et le cabinet d’étude : 1.5 millions d’euros par an assortis de 10.000 euros d’indemnités mensuelles. Anticor, association qui s’est penchée sur l’affaire a porté plainte pour "délit de favoritisme". Et pour cause, ce contrat s’est fait sans appel d’offres (ce qui est contraire à la loi).
Où nous en sommes : Depuis 2013, la justice enquête sur ces contrats passés entre l’Elysée et plusieurs instituts de sondage pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Les bureaux et le domicile parisien de Patrick Buisson ont été perquisitionnés en avril 2013.
L’affaire de l’arbitrage Tapie
Aujourd’hui, trois juges d’instructions enquêtent sur la décision prise par Christine Lagarde en 2007 de recourir à un arbitrage pour mettre un terme au litige qui opposait Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais suite à la vente d’Adidas. En juillet 2008, cet arbitrage a accordé 403 millions d’euros à l’homme d’affaires. Pour la justice, l’impartialité des membres du gouvernement Sarkozy en faveur de l’ancien président de l’OM pose problème.
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De surcroit, les 18 rendez-vous pris entre Nicolas Sarkozy et Bernard Tapie entre 2007 et 2010 intéressent la justice. Plusieurs soupçonnent l’ex-président d’être intervenu en faveur de l’actuel patron de La Provence qui lui-même avait soutenu la candidature de Nicolas Sarkozy en 2007. Cette affaire aussi n’a pas été mentionnée par ce dernier lors de son interview au JDD.
Où nous en sommes : Cinq personnes ont été mises en examen pour "escroquerie en bande organisée". L’ex-ministre de l’Économie, Christine Lagarde, a été inculpée pour "négligences". L’affaire est encore en cours.
L’affaire Bygmalion
Et l'affaire Bygmalion ? Sur le plateau de Laurent Delahousse, Nicolas Sarkozy dit avoir "connu cette société après la présidentielle". De plus, il se pose en "victime" de cette affaire dans les colonnes du JDD. Or, reste à Nicolas Sarkozy de prouver comment il pouvait ignorer le système de surfacturation qui servait à organiser ses meetings spectaculaires. Selon Mediapart, les fausses factures imputées à l’UMP représentent une somme de 17 millions d’euros.
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Où nous en sommes : Ses proches affirment qu’il n’était au courant de rien. Or un texto de Lavrilleux "mouille" l’ex-chef de l’État qui selon ce message était mis au fait du dépassement des coûts par Jean-François Copé. L’enquête ouverte pour "faux et usage de faux", "abus de confiance" et "tentative d’escroquerie" porte également sur la connaissance ou non du système qui, au sein de son parti, a financé sa campagne.
Le financement libyen de sa campagne de 2007
"Ils (les juges ndlr) savent que les documents sont faux". Voilà l’argument de Nicolas Sarkozy pour balayer l’affaire du supposé financement libyen de sa campagne. Les documents dont il fait référence sont ceux publiés en avril 2012 par Mediapart. A ces documents s’ajoutent plusieurs témoignages attestant de la générosité de Kadhafi à l’endroit de Nicolas Sarkozy en 2007.
Parmi ceux-ci, celui de Ziad Takiedinne entre autres. Et cette affaire ne désenfle pas. Il y a quelques jours à peine, l’ancien chef de la diplomatie libyenne affirmait dans les colonnes de L’Express que le candidat victorieux de 2007 avait bénéficié des largesses du Guide.
Où nous en sommes : Si les témoignages ne manquent pas, les preuves sont pour le moment inexistantes. Une enquête a été ouverte en avril 2013 pour "corruption active et passive", "trafic d’influence", "faux et usage de faux", "abus de biens sociaux", "blanchiment, complicité et recel de ces délits". De son côté, Nicolas Sarkozy a porté plainte contre Edwy Plenel (patron de Mediapart) pour "faux et usage de faux" et "publication de fausses nouvelles".
L’affaire Karachi
Les faits remontent à 1995. Quand Edouard Balladur (alors Premier ministre) se préparait pour la campagne présidentielle. Les juges enquêtent sur des contrats d’armement signés entre la France et l’Arabie Saoudite par lesquels des rétro-commissions auraient servi au financement de la campagne dont Nicolas Sarkozy était le porte-parole. Les juges soupçonnent Nicolas Sarkozy d’avoir donné son accord pour la création de structures offshore au Luxembourg pour blanchir ces rétro-commissions. Fait intéressant, l’intermédiaire entre la France et l’Arabie Saoudite était un certain… Ziad Takiedinne.
Où nous en sommes : Il se dit "sorti de Karachi", mais c’est faux. Nicolas Sarkozy doit-être prochainement entendu comme "témoin assisté". Plusieurs de ses proches, comme Thierry Gaubert qui était son directeur de cabinet quand il était ministre de Budget, sont mis en examen.
Quid des autres affaires ?
Si les affaires exposées plus haut sont les plus nuisibles à Nicolas Sarkozy, ce dernier pourrait être affecté par d'autres dossiers. Premièrement, la justice enquête sur les pénalitées liées à l'invalidation de ses comptes de campagne en 2012 réglées par l'UMP (alors que c'est lui qui est censé payer). Puis, l'affaire dite "Air Cocaïne" faisant état de déplacements en jets-privés réglés de façons irrégulières pourrait également s'avérer gênante pour Nicolas Sarkozy.
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