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Dans "Montebourg, moi président…", un livre à paraître le 10 septembre, le journaliste Valentin Spitz revient sur le parcours à la hussarde de celui que l'on surnommait le trublion du gouvernement. Interview de l'auteur.

Planet : Arnaud Montebourg a contesté cette semaine avoir eu recours à un détective privé pour enquêter sur son rival aux élections législatives de 2012. Ce que vous assurez pourtant dans votre livre…Valentin Spitz : "Libre à lui de ne pas être d’accord avec ce que j’ai écrit. De mon côté je suis sûr de mon travail. J’ai enquêté pendant près d’un an auprès de ses amis, de ses proches, de ses ennemis même. J’ai aussi rencontré Arnaud Montebourg entre cinq et dix fois pour revenir sur certains points de son parcours et vérifier les informations que j’avais récoltées. J’ai également bien pris soin de recouper toutes ces informations avant de les laisser apparaître dans mon livre.

Planet : Dans les confidences qu’il vous a faites, Arnaud Montebourg s’est permis des mots très forts à l’égard de François Hollande et ce, alors qu’il était encore ministre. Pensez-vous que son départ du gouvernement était orchestré ?Valentin Spitz : Non, je ne pense qu’il avait cette idée en tête. Certes, il a toujours été question de savoir jusqu’où le compromis irait mais Arnaud Montebourg avait envie de faire plein d’autres choses au sein du gouvernement. Je crois qu’il s’y voyait encore jusqu’en 2015-2016.

Planet : Arnaud Montebourg est connu pour avoir un tempérament fort. Etait-ce incompatible avec des fonctions de ministre ?Valentin Spitz : Au contraire, je pense que c’était pour lui une force. Arnaud Montebourg a un tempérament de combattant, c’est quelqu’un qui se bat. Et alors qu’il était aux commandes du ministère du Redressement productif, et donc amené à gérer des situations difficiles, je pense que c’était véritablement un atout pour lui. Effectivement, cela lui a parfois porté préjudice, comme lors de son discours à Frangy où il s’est imposé comme un homme libre. Mais il faut quand même souligné qu’il a réussi à rester deux ans et demi au sein du gouvernement. Ce n’est pas rien !

Planet : Il a quand même évoqué 'une cohabitation' avec François Hollande. Pourquoi leurs relations étaient-elles si compliquées ?Valentin Spitz : Entre eux, c’était surtout un problème de personnalités. Ce qui ressort de leurs relations depuis les années 1990, c’est qu’ils sont vraiment très différents. Il y a d’abord leur parcours : François Hollande a fait l’ENA et a tout de suite entamé une carrière politique avant d’arriver à l’Elysée tandis qu’Arnaud Montebourg a d’abord fait des études de droit avant de finalement s’orienter, plus tard, vers la politique. Il y a ensuite leur caractère : le président socialiste et un homme de compromis tandis que l’ancien ministre est plutôt dans le combat. Ce qui ne veut pas dire qu’ils n’ont jamais réussi à s’entendre. Ils y sont notamment parvenus après la primaire socialiste de 2011 et lorsqu’Arnaud Montebourg a été choisi pour intégrer le gouvernement. Mais cela n’as pas duré. A force, ils ne se comprenaient vraiment plus.

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Planet : Que pensait-il de Manuel Valls ?Valentin Spitz : Les dernières informations que j’ai sur ce sujet remontent à fin juin. Arnaud Montebourg m’a alors dit beaucoup de bien du Premier ministre. Il l’a présenté comme un ‘ami’ et ‘quelqu’un avec qui l’on peut discuter’. C’était plutôt positif. Mais depuis qu’il a été débarqué du gouvernement, je n’en sais pas plus. J’imagine cependant que cela doit être un peu plus tendu.

Planet : Comment Arnaud Montebourg envisage-t-il son avenir désormais?Valentin Spitz : Il a toujours dit, et on me l’a également rapporté, que l’univers de l’entreprise l’intéressait beaucoup. Je pense donc qu’il s’orientera vers cette voie et qu’il continuera de développer le ‘made in France’. Toutefois, je le vois mal arrêter la politique. Souvenez-vous de qu’il a confié au Monde : la seule élection à laquelle il pourrait se présenter un jour, c’est la présidentielle… Mais en attendant, je ne pense pas qu’il envisage un mandat de député ni de reprendre les commandes du Conseil général de Saône-et-Loire. Arnaud Montebourg n’aime pas revenir à ce qu’il a déjà fait. Aussi, dans l’immédiat je l’imagine bien poursuivre dans le combat d’idées, à l’instar de ce qu’il a déjà commencé à faire à Frangy".

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