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Au sein de son livre “La Citadelle”, Jean-Michel Blanquer revient sur ses cinq années en tant que ministre de l'Education nationale au sein de la macronie et il ne mâche pas ses mots.
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Un exutoire de 400 pages dans lequel l’ex-ministre de l’Education nationale fait le bilan. Alors qu’Emmanuel Macron continue toujours sa série de consultation s afin de choisir son Premier ministre, Jean-Michel Blanquer dit ses quatre vérités

L’ancien ministre de l’Education, de 2017 à 2022, se dit aujourd’hui "victime d’une amnésie masochiste du président", qui selon lui a "un comportement irrationnel consistant à ne pas valoriser son propre bilan en matière d'éducation, alors que les motifs de fierté ne manquaient pas", confie-t-il au Point suite à la parution de son livre La Citadelle chez Albin Michel. 

Après cinq années à occuper ses fonctions, il règle ses comptes avec la macronie et le chef de l’Etat, qui selon lui, l’aurait trahi. "La loyauté, ce n'est pas seulement celle d'une personne envers son chef, c'est aussi l'inverse", déplore-t-il.

Emmanuel Macron “ne déteste pas non plus les coups tordus” 

Il dresse un portrait d’Emmanuel Macron qu’il qualifie d'un "ange déchu de la politique", qui "a un bon et un mauvais 'en même temps'". Le chef de l’Etat a “une grande intelligence, une très forte puissance de travail, du dynamisme et de la créativité” mais il "ne déteste pas non plus les coups tordus, aime écouter les conseillers du soir plutôt que les ministres du jour et se crée à lui-même des problèmes qui seraient évitables". "Il peut accomplir une prouesse et aussitôt la gâcher par une phrase ou une posture", ajoute celui qui enseigne désormais le droit à l’université Paris-II.

Un “usage incongru de la dissolution” 

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Jean-Michel Blanquer a également donné son avis sur la situation politique actuelle qui a découlé de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, le 9 juin dernier. “L'usage incongru de la dissolution a plongé le pays dans une situation inédite", déplore-t-il. "Les circonstances, mais aussi parfois la volonté du président, ont amené à l'abaissement des forces de gouvernement de droite comme de gauche au bénéfice des extrêmes". 

Une situation qu’il qualifie de “mortifère”. Il demande à "faire émerger des logiques d'équipe et des majorités d'idées" car le macronisme est un “grand centre pivot capable de travailler avec la gauche ou la droite” qui “conserve toute sa pertinence”.

Bernard Cazeneuve ou Xavier Bertrand Premier ministre ?

Pour sortir de l’impasse politique, Emmanuel Macron doit aller "aller au-dessus des logiques partisanes, c’est une évidence", et il "doit nommer quelqu'un notoirement indépendant de lui, avec un passé d’opposition à sa personne, c’est évident". Selon lui, Bernard Cazeneuve et Xavier Bertrand sont capables “d’unir à gauche et à droite” car ce "sont les deux qui viennent à l’esprit à partir de cette définition".

De toute manière, "cette personne devra rassembler les Français, et les structures suivront", conclut-il.