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Une eau turquoise, un doux clapotis, un moment de farniente, protégé du soleil bien sûr, peut-être un cocktail à la main… chez vous. Vous comptez concrétiser votre rêve de piscine ? Vous êtes loin d’être seuls dans ce cas. En 2023, l a France comptait 3,5 millions de piscines privées, soit 6% de plus qu’en 2019, selon l’évaluation de la Fédération des Professionnels de la Piscine et du Spa. Après un rebond après la crise du Covid, la demande pour la construction de piscines privées semble se stabiliser. Pourtant, près de 4 F rançais sur 10 qui possèdent un terrain où il serait possible d’en faire construire une envisagent d’engager une telle dépense...
Or celle-ci n’a rien d’anodin, car outre le coût de la construction, des taxes associées aux constructions de jardin, il faut ajouter l’entretien et la sécurité. Sans compter les démarches administratives afférentes. Si vous disposez d’un budget relativement conséquent, vous pourrez néanmoins vous offrir un tel luxe, tout en limitant les coûts inutiles à court et long terme. Hervé Coudert, expert judiciaire, a livré ses conseils à la rédaction de Planet.fr pour construire une piscine dans les meilleures conditions.
Bien sonder le terrain
Les piscines “ne sont jamais vendues assez cher”, déplore le spécialiste. Il observe en effet qu’en raison d’une forte concurrence entre les prestataires, les offres au plus bas tendent à aboutir à d’importants défauts de construction, au premier rang desquels figure une mauvaise exploration des sols qui doivent accueillir le bâti.
Hervé Coudert cite ainsi le cas d’une “piscine vendue 70 000 euros il y a dix ans, et qui a dû être refaite pour 300 000 euros parce qu’entre-temps le sol a bougé”. Pour un sondage de qualité, il faut donc compter “au moins 15 000 euros”.
Entre Auvergne et Allier
Certaines zones se révèlent donc plus accueillantes que d’autres pour les piscines. Celles où les sols sont plus rocheux, notamment volcaniques, permettraient des constructions durables à moindre coût. C’est le cas en Auvergne, “mais pas partout, on y trouve aussi des sols argileux”, plus instables, met en garde l’expert. Ces derniers sont particulièrement répandus dans d’autres départements, tels que l’Allier.
“Sur un sol en argile, il faut construire suffisamment lourd” afin d’éviter que les mouvements de terrain ne fragilisent les parois de votre piscine. Dans ce cas, il est nécessaire d'opter pour “d’énormes dalles ou de gros pieux en béton qui s’arriment dans le dur”. La facture peut alors monter aux alentours de “ de 100 000 euros”. De quoi contraindre à renoncer à son projet.
Choisir une piscine hors-sol ?
Sur les 3,5 millions de piscines individuelles que compte l’Hexagone, 1,73 million sont dites “hors-sol”. Cette solution pourrait sembler plus attractive, notamment pour les sols argileux. Mais “même dans ce cas, la problématique du sol existe toujours", prévient Hervé Coudert.
Si certains conseillent parfois de négocier son devis aux alentours de septembre ou octobre, lorsque la pleine saison est déjà passée, ce n’est pas le cas d’Hervé Coudert qui constate justement que “tout le monde fait cela”. En effet, c’est à l’automne que les piscinistes réaliseraient le plus gros de leur chiffre d’affaires sur les commandes pour l’été suivant. Pour tenter d’obtenir une piscine au meilleur prix, il préconise plutôt d e “négocier le dernier jour des foires”, quand les professionnels peuvent être enclins à liquider les derniers modèles exposés.
Quel modèle ?
Concernant les modèles, il rappelle que ceux “à coque, restent moins chers que le béton armé, mais ils sont aussi beaucoup moins durables.” Il conseille également de choisir les modèles les “plus standards”, qui n’induisent pas de frais supplémentaires. “Une piscine des plus basiques coûtera au moins 25 000 euros”, rappelle-t-il.
Quant à la taille, elle entre en ligne de compte pour le calcul des éventuelles taxes, c’est pourquoi celles de moins de 10 m2 ont le vent en poupe. “Mais rien n’empêche que la législation change”, souligne l’expert judiciaire.
Enfin, dernier conseil : si un professionnel vous propose de payer, même en partie, votre installation “sous le manteau”, passez votre chemin. Outre le fait qu’elle est illégale et passible de sanction, une telle pratique risque de se retourner contre vous en cas de litige. En effet, au moindre écart entre un devis, une facture et la construction finale, les compagnies d’assurance risquent de refuser des demandes d’indemnisation. Alors si vous craignez la canicule et que le projet de piscine tombe à l’eau, il reste toujours ces astuces pour vous rafraîchir.