De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
- 1 - Avec ce nouveau mandat, il pourrait se maintenir au pouvoir jusqu’en 2036
- 2 - "Le mandat qui vient montrera à quel point il va avoir la possibilité de s'en prendre à des pays de l'Otan"
- 3 - Poutine ne se laissera pas " intimider " et met en garde la France
- 4 - "Travail, Famille, Patrie" à la Russe
- 5 - Les mêmes promesses économiques depuis des années...
Avec 87 % des suffrages, Vladimir Poutine, au pouvoir depuis près d’un quart de siècle, remet le couvert pour six ans minimum.
Avec ce nouveau mandat, il pourrait se maintenir au pouvoir jusqu’en 2036
À 71 ans, le maître du Kremlin, a remporté, dimanche 17 mars, sa cinquième élection présidentielle, sans opposition et sans campagne, souligne France Info . Une victoire enregistrée après dépouillement de 98% des bureaux de vote, selon l'agence officielle russe Ria Novosti citant la commission électorale.
Dans son discours, Vladimir Poutine, qui pourra se représenter après ce nouveau mandat pour se maintenir potentiellement au pouvoir jusqu’en 2036, est revenu sur la guerre en Ukraine en saluant les soldats combattants qui " risquent leur vie " pour « protéger les territoires historiques de la Russie ». Il a estimé que les forces russes, à l’offensive depuis la prise d’Avdiivka mi-février face à une armée ukrainienne en manque d’hommes et de munitions, avaient « entièrement l’initiative » sur le front, revient Le Parisien.
Un potentiel mandat supplémentaire jusqu'en 2036, qu'il a rendu possible grâce à une modification sur mesure de la Constitution adoptée par référendum il y a quatre ans. Ce n'est pas le seul aspect anticipé dans sa réélection. Le président russe avait déjà défini les grandes lignes stratégiques de la politique russe pour les prochaines années, lors de son discours annuel à la nation, à Moscou, le 29 février.
Devant un parterre d'élites politiques, militaires, économiques et religieuses du pays, il avait fait une longue série d'annonces chiffrées. Parmi ses promesses : des milliards de roubles pour moderniser les infrastructures, lutter contre la pauvreté et un déclin démographique prononcé, ou encore numériser le pays. Voici ses objectifs pour les six prochaines années :
"Le mandat qui vient montrera à quel point il va avoir la possibilité de s'en prendre à des pays de l'Otan"
La réélection de Poutine aura-t-elle un impact sur le conflit avec l'Ukraine ? Le 29 février, le président russe a confirmé que ses soldats remporteraient la victoire et ne reculeraient pas, après plus de deux ans d'offensive militaire. "Les membres des forces armées ne reculeront pas, n'échoueront pas, ne trahiront pas", avait-il promis. Sans pour autant donner aucune perspective à la population russe, "qu'il s'agisse des contours de la victoire annoncée, d'une éventuelle issue négociée ou du retour dans leurs foyers des civils mobilisés en septembre 2022", écrit Le Monde.
Toutefois, nuance Tatiana Kastouéva-Jean, spécialiste de la Russie, dans une tribune au Monde, le maintien au pouvoir de Poutine lui permet d'avoir "les mains encore plus libres qu'auparavant" sur le dossier ukrainien. "La plus grande incertitude pour les mois à venir concerne la probabilité d'une nouvelle vague de mobilisation partielle, que les autorités tentent d'éviter, tant celle de septembre 2022 s'est révélée impopulaire et source de déstabilisation, développe-t-elle. La raison ? La volonté d'étendre le conflit et le niveau élevé des pertes humaines ne permettent pas de percée militaire à l'heure actuelle, explique la spécialiste.
L'extension du conflit, avec les déclarations d'Emmanuel Macron, qui n'a pas exclu l'envoi de troupes au sol, est désormais au cœur des discussions. Les Occidentaux ayant assuré qu'ils ne prendraient jamais l'initiative de déclencher un conflit avec la Russie, la balle est dans le camp russe. "Le mandat de Vladimir Poutine qui vient de se terminer était marqué par la volonté de s'en prendre à l'Ukraine.
"Le mandat qui vient montrera à quel point il va avoir la possibilité de s'en prendre à des pays de l'Otan", résume pour franceinfo Antoine Arjakovsky, historien spécialiste de l'Ukraine et de la Russie. "Il y a un risque d'accélération, d'intensification de la guerre", ajoute-t-il. Et ces dernières prises de parole sur la France en disent long...
Poutine ne se laissera pas " intimider " et met en garde la France
Le chef du Kremlin s’en est aussi pris à l’OTAN et plus précisément à la France dans une conférence de presse ayant suivi l’élection, laissant planer la possibilité d’un élargissement de la guerre. « Il est clair pour tout le monde que ce conflit entre la Russie et l’Otan ne sera qu’un pas vers une troisième guerre mondiale à grande échelle. Je ne pense pas que cela intéresse qui que ce soit », a-t-il lancé, déclarant que des « militaires de l’Otan sont présents en Ukraine, nous le savons (…) ils se font tuer et en grand nombre »., relaie Le Parisien.
Après des déclarations du président de la République Emmanuel Macron, ouvrant la voie à l’envoi possible de troupes en Ukraine, Vladimir Poutine a adressé un message à la France « qui ne fait qu’aggraver le conflit ».
Question politique interne, voici à quoi pourrait ressembler la Russie selon la feuille de route annoncée par Vladimir Poutine. Notamment sur le plan de la famille :
"Travail, Famille, Patrie" à la Russe
Vladimir Poutine a de nouveau fait l'éloge des "valeurs traditionnelles" officiellement défendues par le Kremlin, lors de son discours annuel. "Une famille avec de nombreux enfants doit devenir la norme, une philosophie de vie et un point de référence pour l'ensemble de la stratégie de l'État", a-t-il lancé. Une annonce non sans échos à la crise démographique traversée par la Russie depuis longues années, renforcée par l'assaut en Ukraine et le départ à l'étranger de centaines de milliers de citoyens. "Nous voyons ce qui se passe dans certains pays, où les normes de la morale sont consciemment détruites et où des peuples entiers sont conduits à l'extinction et à la dégénérescence, a-t-il insisté. Nous choisissons la vie."
Des propos, à bien évidemment nuancer, assure Antoine Arjakovsky, historien spécialiste de l'Ukraine et de la Russie pour France Info : "La société russe est devenue ultraviolente, avec des niveaux de violence comparables à ceux de l'Afrique du Sud et du Mexique." L'historien rappelle par exemple que le Kremlin a fait libérer des prisonniers de droit commun, coupables de viols ou de meurtres, "pour combattre en Ukraine, et qui reviennent ensuite dans leur village".
Côté économie, voici les promesses du chef du Kremlin :
Les mêmes promesses économiques depuis des années...
Lors de son discours du 29 février, Vladimir Poutine a également multiplié les promesses d'aides sociales, notamment pour les vétérans et leur famille. Il a aussi annoncé des investissements dans les infrastructures, l'éducation, le numérique et les nouvelles technologies, la culture ou encore la protection de l'environnement. Par ailleurs, il a assuré que la lutte contre la pauvreté en Russie était l'une de ses priorités, s'est réjoui d'une baisse de la "consommation d'alcool" et a promis plus de financements pour rénover les écoles du pays.
Le président russe s'est même surpris à promettre : "la remise en état des sentiers pédestres dans les parcs nationaux, la modernisation des bureaux de poste dans les villages ou encore la rénovation des voies sur berge dans les villes russes", rapporte Le Monde. Mais "nombre de ces promesses – qu'il s'agisse de la modernisation des hôpitaux, de l'accès à l'eau et au gaz – sont répétées année après année, mandat après mandat", nuance le journal.
"Ce sont des messages de propagande, dénonce Antoine Arjakovsky auprès de France Info. Le grand rêve de la bureaucratie russe : l'État-civilisation, un État-île, qui soit en autarcie, mais ce n'est pas réaliste. L'économie russe n'est pas capable d'organiser une transition, rappelle le spécialiste. Le rouble est en pleine dévaluation. La société russe n'y croit pas alors que des millions de personnes n'ont même pas le tout-à-l'égout."
Dans tous les cas, l'élection, q ui s'est déroulée trois jours, ce week-end, a été marquée par des bombardements ukrainiens meurtriers et des incursions de combattants armés Russes pro-Ukraine dans des régions russes frontalières. Des nombreuses actions de protestation dans les bureaux de vote ont également eu lieu.