Ces grandes entreprises de la Tech qui vous traquent sur votre mobileIstock
Des traqueurs surveillent les désinstallations d'applications sur vos téléphones. Les sociétés développeuses tentent ensuite de vous reconquérir illégalement avec des publicités ciblées. 
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Ces grandes entreprises de la Tech qui vous traquent : une pratique illégale

"Qui a désinstallé quoi ?" Voilà le jeu auquel se prêtent différentes grandes sociétés de la Tech. C’est ce que révélait Bloomberg Businessweek le 23 octobre dernier. Elles ont trouvé la façon de cibler avec exactitude les utilisateurs qui désinstallent leurs applications.

L’idée première part plutôt d’une bonne intention : en sachant qui a supprimé telle ou telle appli, les développeurs peuvent identifier ce qui pose problème et tenter d’y remédier. Cela évite ainsi de recourir à une enquête de satisfaction.

Mais leur véritable objectif est tout simplement de vous faire changer d’avis. Grâce à cette récolte de données, ces entreprises essaient de vous récupérer par le biais de ciblage publicitaire.

Un procédé illégal déviant les régulations d’Apple ou Google.

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Ces grandes entreprises de la Tech qui vous traquent : un droit détourné

Dans les faits, toutes les applications utilisées dans votre mobile tracent vos moindres faits et gestes pour tenter, officiellement, de vous offrir une expérience personnalisée. Officieusement, cela permet aux firmes de vous inciter à cliquer sur des publicités qu’elles vous adressent, avec l’aide de sociétés spécialisées telles que Adjust, AppsFlyer, MoEngage, Localytics et CleverTap.

Mais ces mêmes entreprises proposent à présent des traqueurs pour identifier précisément les désinstallations d’applis. Comment ? En exploitant un moyen simple qui a toujours été autorisé aux développeurs : l’envoi de notifications push silencieuses, à intervalle régulier. Utilisées initialement pour "réveiller" une appli "en sommeil" sans que l’utilisateur ne s’en aperçoive, ces notifications permettent en principe de rafraîchir un réseau social ou une boîte mail, avec du nouveau contenu. Et pour cela, nul besoin d’ouvrir l’application en question. Sauf qu’ici, ces push ne servent qu’à interroger les applications ciblées. Si elles ne donnent pas signe de vie, le traqueur estime qu’elles ont été supprimées. Un profil utilisateur unique est alors mis à jour et des publicités concernant cette ou ces applis vous sont envoyées pour vous inciter à la ou les réinstaller.

Ces grandes entreprises de la Tech qui vous traquent : qui sont-elles ?

Les différentes notifications push, commanditées par Tinder, Waze, Wish, Yelp, Spotify et bien d’autres, sont donc utilisées dans une optique publicitaire. Se constituer une audience ainsi est interdit par les règlements de Google et d'Apple. Les propos d’Alex Austin, PDG de Branch Metrics, relayés par Slate, en témoigne : "Traquer des gens sur internet une fois qu’ils ont arrêté d’utiliser votre produit est une pratique assez trouble. Je pense que Google et Apple vont probablement bientôt sévir contre cette pratique."

Quant à Ehren Maedge, vice-président ventes et marketing de MoEngage, la responsabilité est aux développeurs. "Ils développent une relation de confiance avec leurs utilisateurs, si elle est brisée, ça ne va pas aller bien pour eux", a-t-il indiqué au magazine américain Bloomberg Businessweek.Pour l’heure, Google et Apple n'ont pas encore réagi.