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Quarante ans de mensonges. Recherché depuis les années 1980, le Grêlé a été identifié à la fin du mois de septembre 2021 après les aveux et le suicide d’un ancien gendarme, François Vérove. Cet homme de 59 ans, marié et père de famille, a dupé son monde durant de nombreuses années et a pourtant reconnu être l’auteur de plusieurs crimes. Pour rappel, le Grêlé est suspecté d’avoir violé et tué Cécile Bloch, 11 ans, en mai 1986, d’avoir tué Irgmard Muller et Gilles Politi en avril 1987, d’avoir violé une adolescente de 14 ans en mai 1987 et d’avoir kidnappé et violé une petite fille de 11 ans en juin 1994. Cet homme qui est resté longtemps sans identité est également suspecté du viol d’une fille de 8 ans en avril 1986.
Le Grêlé : comment François Vérove a été poussé aux aveux
Comme l’explique Le Parisien, c’est un simple coup de fil qui a fait basculer ce père de famille et l’a poussé à mettre fin à ses jours. Nous sommes à la fin du mois de septembre 2021 et François Vérove coule des jours heureux avec sa femme dans sa maison de La Grande-Motte (Hérault), quand il reçoit le coup de fil de la Police judiciaire de Montpellier au sujet d’un dossier pour des faits commis entre 1986 et 1992. En réalité, l’étau se resserre petit à petit autour de cet homme à l’apparence des plus ordinaires : des prélèvements ADN ont été ordonnés sur 800 gendarmes vivant à Paris au moment des faits et le quinquagénaire en fait partie.
Après 35 ans sous les radars, François Vérove sait qu’il sera bientôt confondu par son ADN. Pourtant, explique Le Parisien, il ne perd pas le sang-froid qui le caractérise depuis toujours et continue sa vie comme si de rien n’était : balade sur la plage, sieste, bons petits plats en famille. Cet homme qui reconnaît être l’auteur de tous ces crimes était aussi, depuis 25 ans, un père attentionné et un mari aimant, qui menait une existence tout à fait normale. Comment expliquer son passé ? Il a tenté de le faire dans sa dernière lettre, adressée à son épouse.
Le Grêlé : le tournant de 1997
François Vérove a mis fin à ses jours au Grau-du-Roi (Gard), dans une maison qu’il a louée seul. À leur arrivée sur place, les enquêteurs retrouvent une lettre adressée à sa femme, dévoilée par Le Parisien. Voici ce qu’il écrit : « Ma chérie, je vais t’expliquer pourquoi j’ai dû partir. Tu m’as connu en 1984, jeune gendarme. Tu avais pu déjà déceler quelques difficultés que je cachais. En fait, je trainais une rage folle qui ont (sic) fait de moi un criminel. Par périodes, je n’en pouvais plus et il me fallait détruire, salir, tuer quelqu’un d’innocent ».
Selon le quotidien francilien, il évoque également des « pulsions grandissantes » jusqu’en 1997, moment où il a pu « être libéré de ces profondes obsessions ». D’après son épouse, c’est à cette période qu’il a fait un burn-out nécessitant son hospitalisation et un important suivi psychologique. « Cela a cassé cet instinct de mort, car en tuant des innocents, c’était mes propres souffrances d’enfant que je voulais détruire inconsciemment. Cette guérison, cela a été une véritable délivrance, une véritable renaissance », ajoute-t-il dans cette lettre.
Avant cette renaissance qu’il évoque, François Vérove aurait donc été profondément marqué par des blessures d’enfance, détaillées par sa femme.
Le Grêlé : une blessure d'enfance pour expliquer ses crimes ?
Longuement interrogée par la juge qui repris le dossier et permis l’identification du Grêlé, la femme de François Vérove a évoqué l’enfance de son mari. Comme l’explique Le Parisien, elle raconte alors comment la grippe a emporté la mère de son époux quand il avait 10 ans et comment son père l’a laissé chez sa grand-mère, pour ne s’occuper de lui que le week-end. Tout bascule lorsqu’il le rejoint avec sa nouvelle femme et ses deux enfants. « Ca s’est très mal passé, parce que lui n’avait plus sa chambre, ses demi-sœurs étaient installées dans sa chambre, lui avait été mis dans un petit coin, dans un petit bureau (…) C’était quelque chose qu’apparemment il avait mal vécu, il m’en parlait souvent », précise l’épouse de François Vérove, citée par Le Parisien.
Il rompt tout contact avec son père dans les années qui suivent et n’a plus aucun lien avec sa belle-mère ou ses demi-sœurs. La notion de famille est au cœur de la dernière partie de sa lettre, selon le quotidien francilien, puisqu’il écrit : « Je ne pouvais effacer le passé. Après plus de trente ans, le système judiciaire m’a rattrapé. Afin d’éviter un procès qui aura des conséquences sur vous, j’ai pris la décision de partir (…) Je ne pourrai jamais effacer le mal que j’ai fait à ma famille ainsi qu’aux familles des victimes. C’est mon plus grand regret. Je ne sollicite aucun pardon parce que tout ceci est impardonnable. Je vous aime plus que tout au monde et déteste ce criminel que j’ai été ».