Gendarme décédé à Mougins : pour ces politiques, la prison n'est pas une solutionIllustrationIstock
Le drame de la mort du gendarme Eric Comyn, percuté par un automobiliste en état d'ivresse suite à un refus d'obtempérer lundi 26 août à Mougins, a relancé à la fois le débat sur la récidive et sur l'expulsion des délinquants étrangers. Certains politiques réclament des peines plus sévères à l'avenir, quand pour d'autres la prison n'est pas la solution.
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Le discours de la femme d'Eric Comyn, Harmonie, prononcé hier lors d'un hommage rendu au niveau local à son mari gendarme décédé dans des conditions atroces à 54 ans, a bouleversé les Français. Les hommes et femmes politiques n'avaient pas attendu ce moment pour donner leur opinion dans les médias et sur les réseaux sociaux. 

Il faut dire que le profil de l'homme cap-verdien de 39 ans, qui est mis en examen "pour meurtre sur personne dépositaire de l'autorité", et risque désormais la réclusion criminelle à perpétuité, interpelle. Multirécidiviste, il a en effet 10 condamnations sur son casier judiciaire, dont des faits qui datent d'avant le renouvellement de son titre de séjour.

Cause aggravante : il était en état d'ivresse lorsqu'il a percuté le gendarme mais a toutefois déclaré qu'il ne voulait pas le renverser le volontairement.  Une version difficile à croire après avoir vu la vidéo, qui laisse peu de doutes sur les intentions du conducteur, et que nous ne vous montrerons pas ici.

La justice trop laxiste ?

À droite, sans surprise, on souligne le laxisme de la justice qui serait responsable du culot des délinquants, en oubliant de préciser que les prisons n'ont jamais été aussi pleines qu'aujourd'hui et qu'il devient ardu d'incarcérer quand la place manque. Encore plus à droite, on remet le débat de la peine de mort sur la table.

Reste qu'à ces arguments, doivent être apportées des réponses. Qui viendront sans doute une fois que la pression sera retombée et qu'un nouveau gouvernement sera formé.

Sans surprise là aussi, on est beaucoup moins catégorique à gauche. À l'image d'Olivier Faure. Le premier secrétaire du parti socialiste reconnait sur l'antenne de RTL : "c'est vrai qu'il y a aujourd'hui quelque chose à faire." Mais la suite n'est pas du même tonneau.

"Mettre les gens en prison n'est pas une solution satisfaisante" 

Vidéo du jour

Toujours au micro de RTL, Olivier Faure considère que le problème des récidivistes est un sujet "difficile", avant de se lancer dans une diatribe anti-prison que chacun jugera selon ses convictions : "les systèmes judiciaire et pénitentiaire sont déjà totalement embolisés", souligne-t-il. 

"Mettre les gens en prison" ne serait "pas non plus une réponse satisfaisante." Car poursuit-il "o n a aujourd'hui beaucoup trop de monde." Ce qui est malheureuseument, comme évoqué plus haut, une réalité factuelle : le 1 er avril dernier, le ministère de la Justice publiait le chiffre de  77 450 personnes incarcérées pour 61 570 places disponibles.

Une réaction à contre-courant

Les réactions sont en effet unanimes pour mettre en avant la responsabilité de la justice, son manque de moyens et parfois sa supposée "idéologie" :

Fait étonnant, le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti n'a pas réagi directement à ce tragique fait-divers, qualifié par beaucoup de "fait de société", relayant simplement un post d'Emmanuel Macron : 

Fort logiquement, le site considéré comme étant d'extrême-droite Fdesouche, a publié la vidéo du très à gauche Pablo Pillaud-Vivien, rédacteur en chef de la revue Regards, sur le plateau de RTL, qui fustige le discours de la femme du gendarme tué. Et il n'est pourtant pas le seul. Mais que peut-on reprocher à une femme devenue veuve dans de telles conditions ?