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Trois semaines de cavale. Le mardi 14 mai 2024, Mohamed Amra, un détenu âgé de 30 ans, était transporté par un fourgon pour retourner à la maison d'arrêt d'Evreux, dans l'Eure. Au péage d'Incarville, le véhicule pénitentiaire est pris d'assaut par un commando. Après le lancement d'une voiture bélier contre le fourgon, le groupe composé de quatre individus a ouvert le feu sur ses occupants. Dans l'attaque, deux agents pénitentiaires sont décédés et trois autres ont été grièvement blessés.
Depuis, Mohamed Amra dit "La Mouche" demeure introuvable, ainsi que les quatre hommes qui l'ont libéré. Interpol a émis une notice rouge à l'encontre du fugitif. Dans les colonnes de BFMTV, son avocat, Me Hugues Vivier, fait part de son étonnement. "J'aimerais imaginer qu'il n'est pas impliqué, qu’il n’est pas le commanditaire, qu’il n’est pas le co-organisateur. Ca ne changera rien au drame, mais quand vous assistez quelqu’un, vous n’avez pas envie d’imaginer qu’il soit impliqué dans une pareille violence, aveugle, dramatique, folle, inexcusable", a-t-il articulé. L'homme de loi rappelle qu'il arrive que des détenus libérés ne soient pas prévenus en amont de telles actions.
Mohamed Amra, un détenu au lourd casier judiciaire
Toujours auprès de la chaîne d'information en continu, Me Hugues Vivier assure qu'une hypothèse ne doit pas être exclue : celle selon laquelle Mohamed Amra aurait, en réalité, été enlevé par un clan rival. "La Mouche" était en effet connu dans le milieu du grand banditisme, et avait un casier judiciaire chargé ainsi que sur le coup de plusieurs mises en examen.
Quelques heures avant son évasion spectaculaire, il se trouvait dans le bureau du juge d'instruction pour être entendu sur des faits de tentative d'extorsion avec arme, tentative d'assassinat et détention d'arme de catégorie B. D'après son avocat, il est possible "qu'on soit venu le chercher non pas pour le libérer, mais pour l'avoir à disposition et peut-être pour lui faire payer ce qu'on suppose qu'il a lui-même commis".
Le témoignage d'un voisin de cellule
Toujours auprès de BFMTV, un ancien voisin de cellule de "La Mouche" a livré son témoignage. Pour cet homme, deux hypothèses sont plausibles : celle de l'évasion, mais aussi celle du kidnapping. "Il devait revenir, on attendait qu'il revienne. Jusqu'à mardi matin, où les surveillants ont dit que son escorte avait eu un problème", explique le témoin au sujet de la matinée de l'attaque. "Qu'on l'ait enlevé ou qu'il se soit échappé? J'en ai aucune idée. Qu'il se soit échappé, ça ne veut pas dire qu'il voulait la mort de deux agents. Tu peux t'échapper et dire à des personnes, 'venez me chercher', mais ce n'est pas pour autant qu'il a dit de tuer les agents. Si on l'a enlevé encore moins", détaille l'ex détenu.
Les enquêteurs prennent-ils cette piste au sérieux ?
Une "rumeur" lancée en prison ?
Dans une séance de questions/réponses avec les lecteurs organisée par Le Parisien, la thèse de l'enlèvement revient sur la table. Selon le quotidien francilien, aucun élément de l'enquête ne permet d'affirmer que le détenu aurait pu être victime d'un rapt. "C'est une hypothèse peu probable mais c'est une rumeur tenace surtout dans les prisons : Amra aurait été enlevé pour être séquestré, torturé et tué de la part d'un clan rival", précisent nos confrères. L'enquête se poursuit.