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Surnommé "La Mouche" dans le milieu carcéral, Mohamed Amra, un détenu âgé de 30 ans, est toujours en fuite. Le 14 mai 2024, le prisonnier est libéré du fourgon qui le transporte lors d'un assaut sanglant, mené par un commando au péage d'Incarville, dans l'Eure. Dans l'attaque, deux agents pénitentiaires sont morts et trois autres sont blessés. Depuis, le prisonnier est introuvable, ainsi que les quatre hommes l'ayant exfiltré.
Selon les informations du Parisien,la cellule de Mohamed Amra a longtemps fait l'objet d'une sonorisation en marge d'une enquête sur le meurtre d'un homme à Marseille. Le détenu est suspecté d'avoir commandité l'assassinat depuis le centre pénitentiaire de Paris-La Santé. Le quotidien francilien a pu prendre connaissance de ces écoutes, qui révèleraient "un sentiment d'impunité et de toute-puissance"... Mais aussi comment Mohamed Amra aurait poursuivi de nombreuses activités criminelles depuis sa cellule, parmi lesquelles le trafic de stupéfiants, des extorsions, des enlèvements et des séquestrations avec demande de rançon.
Des guet-apens commandités contre les trafiquants rivaux
En outre, les écoutes ont également mis en évidence les opérations de "carrottage" menées par "La Mouche". Ces véritables guets-apens consisteraient à "dérober à des trafiquants rivaux leur marchandise en faisant semblant de nouer une transaction", explique Le Parisien. Dans de nombreuses conversations captées par la sonorisation, les enquêteurs ont pu constater comment Mohamed Amra dirigeait ces opérations. "Dis-leur qu’ils mettent les mains en l’air, fouillez toute la baraque, fouille d’abord, fouille, fouille, fouille. Mets la vidéo (...) Dis-leur d’arrêter de crier ! Prends que le rebeu. Prenez-le et barrez-vous wesh, vous m’entendez là ?", peut-on l'entendre vociférer.
Des missions menées par visioconférence
Dans l'une des discussions dévoilées par Le Parisien, Mohamed Amra commanditerait une mission pour récupérer un sac d'armes, et se montre mieux informé que ses complices en liberté. "Allô ? ! Ouais, frérot, attends, j’vais t’guider parce que y a un barrage ! Y a les gendarmes au rond-point, lâche-t-il visiblement tuyauté par un autre complice. Non, reviens au stop ! Prends à droite ! Non, pas l’barrage, t’es fou", peut-on l'entendre dire par visioconférence.
Dans d'autres écoutes, on entend le détenu menacer ses "hommes" ainsi que ses créanciers. "À 15h09 t’avais les affaires (les stupéfiants), dans tes mains et t’es parti ! Fils de p**** ! Pour faire Tourville/Elbeuf, trois stations-service en 1h09. Je vais te niquer ta mère !", relate le quotidien francilien.
Téléphone, livraisons par des "jeteurs" et chicha dans la cellule
Pour mener à bien ses opérations, Mohamed Amra aurait une cellule bien équipée. Selon les informations du Parisien, il aurait à sa disposition un téléphone portable "dernier cri", qu'il utiliserait pour "gérer ses activités illicites du quotidien". A l'intérieur de sa cellule se trouverait également une chicha. "Mieux encore : il parvient à se faire livrer à toute heure du jour et de la nuit de la nourriture par l’intermédiaire de coursiers appelés 'jeteurs', qui lancent des colis par-dessus les murs", raconte nos confrères du quotidien francilien.