Ce lundi 25 novembre est celui de la journée internationale de lutte contre la violence faite aux femmes. Zoom sur The Sorority, cette application réservée aux femmes et aux minorités de genre qui propose de leur...
Aujourd’hui, de nombreuses affaires et divers scandales posent la question de la prescription pénale en France.
En juin dernier, plusieurs femmes décident de briser le silence en accusant l’ancien animateur Patrick Poivre d’Avror de viol et d’agressions sexuelles. Mais dans un premier temps, leurs plaintes ont été classées par la justice. La raison : les faits qu’elles décrivent sont prescrits.
La prescription est un concept juridique qui prévoit un délai au-delà duquel l’auteur d’une infraction ou d’un crime ne peut plus être poursuivi, ou jugé. Dans certains pays, comme aux Etats-Unis cette notion n’existe pas juridiquement : tous les crimes sont alors imprescriptibles dans le temps.
Des crimes dénoncés sur le tard impossibles à juger
En France, la prescription est inscrite depuis 1791 dans le code pénal. Depuis 2018, elle s’étend à 20 ans pour les meurtres et les viols, et à 30 ans lorsqu’ils sont commis sur des mineurs. Seuls les crimes contre l’humanité sont imprescriptibles dans le droit français.
Si ce délai soulève de nombreuses interrogations et provoque parfois l’indignation des victimes, c’est qu’il permet parfois aux coupables d’échapper tout simplement à la justice, notamment dans le cas de violences sexuelles, qui sont souvent dénoncées sur le tard par les victimes.
L’affaire PPDA n’est pas un cas isolé : Nicolas Hulot, accusé de viols par plusieurs femmes, et Olivier Duhamel, qui aurait abusé de son beau-fils, ont eux aussi « profité » de la prescription des faits qui leur étaient reprochés, et s’en sortent sans aucune condamnation.
Certaines affaires rouvertes malgré la prescription
Heureusement, dans certains cas, et malgré la prescription des affaires, la justice peut décider exceptionnellement de rouvrir certaines enquêtes. Ce fut le cas pur plusieurs des victimes de Michel Fourniret, lorsque le tueur a été arrêté en 2002. Ou encore, plus récemment, pour l’affaire Françoise Hohmann, la première victime présumée de Jean-Marc Reiser, disparue en 1987.
Lorsqu’un nouvel élément troublant refait surface, parfois même des dizaines d’années après un crime, il est courant que la justice ordonne la réouverture d’une enquête.
D’autres « cold cases », bien qu’ils se soient déroulés il y a plus de 30 ans, ne sont pour autant pas prescrits. Car même s’ils demeurent non élucidés, l’enquête, dans leur cas, se poursuit toujours.
Au contraire, de nombreuses affaires « oubliées » ont été classées en raison de la prescription des faits, ou n’ont même pas été investiguées, malgré la violence de certains crimes. Découvrez 6 des ces histoires.