Comme chaque année, pompiers et facteurs frappent aux portes pour vendre leurs traditionnels calendriers. Ces petits gestes, à première vue anodins, s’inscrivent dans une longue tradition de solidarité et de...
Un an d’une douloureuse absence. La jeune Victorine Dartois, 18 ans, a été tuée le 26 septembre 2020 dans la ville de Villefontaine, en Isère. Sa disparition est signalée ce soir-là par sa famille, inquiète qu’elle ne soit pas rentrée après une journée en compagnie de ses amis. Nous sommes en fin de journée et la jeune fille vient de rater le bus qui la dépose directement devant chez elle. Elle n’a pas d’autre choix que de rentrer à pied, ce qu’elle fait après avoir prévenu une de ses sœurs qu’elle serait un peu en retard. Elle n’arrivera jamais à destination.
Victorine Dartois : une noyade « avec l'intervention d'un tiers »
Très vite, la disparition de cette jeune adulte, décrite comme solaire et enjouée, est prise au sérieux par les forces de l’ordre. Sa grande sœur Romane poste un avis de recherche sur les réseaux sociaux, qui est partagé par plus de 47 000 personnes. Le pays entier découvre alors le visage et le sourire de Victorine Dartois, ainsi que l’inquiétude de ses proches. A-t-elle fait une mauvaise rencontre sur le chemin ? A-t-elle fait une chute ? S’est-elle perdue ? Toutes les pistes sont explorées, jusqu’à la découverte de son corps 48 heures plus tard, le lundi 28 septembre.
Son corps est immergé dans un ruisseau difficile d’accès et est à moitié dénudé. Ses effets personnels sont retrouvés non loin de là. L’enquête pour disparition se transforme en investigation pour enlèvement, séquestration et homicide volontaire. Cette dernière qualification ne fait plus de doute, une fois les résultats de l’autopsie connus : la jeune femme est morte par noyade « avec l’intervention d’un tiers ». Connaissait-elle son agresseur ? Il faudra encore deux semaines aux enquêteurs pour remonter jusqu’à son meurtrier présumé…
Victorine Dartois : un voisin mis en examen
Le 13 octobre 2020, les gendarmes en charge du dossier, aidés du GIGN, interpellent un certain Ludovic Bertin, âgé de 25 ans et déjà connu pour des faits de délinquance. Il a été condamné en 2019 pour une série de vols avec effractions commis dans la ville de Lyon (Rhône). Selon Le Dauphiné Libéré, il aurait exécuté plusieurs peines sous bracelet électronique, notamment pour des vols, des violences ou des délits routiers.
Cet homme qui travaille dans une société de transport vit à seulement 800 mètres du domicile de Victorine, mais ce n’est pas un « proche de la victime », précise alors l’avocate de la famille Dartois. Interrogée par Le Parisien, une connaissance de Ludovic Bertin évoque « un garçon normal » mais qui « avait pas mal changé depuis un peu plus d’un an en raison de sa consommation de stupéfiants ». Placé en garde à vue, il reconnaît rapidement les faits, mais laisse planer des zones d’ombres sur les événements du 26 septembre 2020…
Victorine Dartois : les secrets du meurtrier présumé
Pour Ludovic Bertin, c’est un accident. Devant les enquêteurs, le jeune homme de 25 ans explique avoir paniqué après une « bousculade involontaire » de la jeune femme, puis lui avoir « serré très fort » le cou. Il aurait ensuite abandonné son corps dans un torrent. Alors que le corps de Victorine Dartois a été retrouvé en partie dénudé, le principal suspect nie toute tentative de viol ou mobile sexuel pour expliquer son geste. La famille de la jeune femme ne croit pas à ces explications, ni la justice, qui a retenu le chef d’accusation de « meurtre précédé de tentative de viol ».
Dans les jours qui suivent cette interpellation, une jeune femme se présente à la gendarmerie après avoir vu le portrait de Ludovic Bertin dans la presse. Elle affirme avoir reconnu l’homme qui l’a agressée en 2018 et porte plainte pour viol. Entendu en février 2021 dans cette affaire, le principal intéressé a choisi de garder le silence.
Un an après la découverte du corps de Victorine, Ludovic Bertin continue de nier tout mobile sexuel, selon L’Alsace. Dans ce cas-là, pourquoi a-t-il tenté de se débarrasser de ses vêtements peu après le meurtre, en les jetant dans une benne à ordures ? Des analyses ADN ont été menées sur le corps de la victime et différents éléments appartenant au suspect. Ils permettront peut-être de découvrir la vérité, en attendant que Ludovic Bertin livre ses derniers secrets.
Crédit photo : ©AFP