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Affaire Émile : les grands-parents appartiennent-ils vraiment à une secte ? © The Sun/News Licensing/ABACAabacapress
Ce mardi 25 mars 2025, les grands-parents du petit Émile ont été placés en garde à vue. Certains les suspectaient d'appartenir à une secte. Qu'en est-il réellement ?
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L'enquête sur la disparition et la mort du petit Émile Soleil prend un nouveau tournant. Le petit garçon était porté disparu le 8 juillet 2023 dans le petit village du Haut-Vernet, dans les Alpes-de-Haute-Provence.

Après plusieurs mois d'enquête de nouvelles pistes ont permis aux forces de l'ordre de placer en garde à vue ses grands-parents ainsi que deux de leurs enfants pour "des chefs d'homicide volontaire et recel de cadavre" évoque le procureur de la République d'Aix-en-Provence ce 25 mars.

Dès le début de l'enquête, ses grands-parents avaient déjà été auditionnés, les rumeurs portaient sur une famille intégriste voire sectaire. Qu'en est-il vraiment ? Retour sur cette affaire qui a bouleversé ce hameau habituellement sans encombre. 

Que sait-on des grands-parents d'Émile ? 

Les grands-parents d'Émile, Anne et Philippe Vedovini, vivent à La Bouilladisse, une commune située à proximité d'Aix-en-Provence. C'est dans leur habitation que des perquisitions ont eu lieu ce mardi. Le couple a donné naissance à 10 enfants, dont Marie Vedovini, la mère d'Émile. 

Selon France 3 Régions, on sait notamment que la famille du petit Émile est très croyante. Les grands-parents allaient très régulièrement à la chapelle du Haut-Vernet, confirme RTL. "Un édifice qui ne serait utilisé que par eux" était-il précisé à l'époque. Au démarrage de l'enquête, on apprenait également que le grand-père d'Émile était le trésorier de l'organisation traditionaliste Chrétien Solidarité, un mouvement créé en 1982 qui souhaite "défendre les valeurs menacées de la civilisation chrétienne et de l'identité française". Le père d'Émile est par ailleurs membre du mouvement.

Quelques jours après la disparition du petit garçon, sa famille, dont les grands-parents, ont été au coeur de rumeurs les accusant d'être "des catholiques intégristes". Le fondateur de Chrétien Solidarité, Bernard Anthony, une figure de l'extrême droite, avait défendu ces accusations auprès de BFMTV. Ses propos concernant le grand-père du petit garçon se voulaient rassurants : "C'est un vieux compagnon de route (...) Son grand-père est un homme érudit. Vous verriez sa bibliothèque… C’est quelqu’un qui a de l’esprit, discret" évoquait-il, avant de déclarer que la famille ne faisait "pas partie d'une secte". Au-delà de cet aspect religieux, le grand-père d'Émile a souvent été décrit comme "dominateur" voire violent. 

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"On ne parle pas de petites tapes, mais de coups de rangers, de fessées" 

Le grand-père d'Émile a été qualifié à plusieurs reprises de "violent". Et les faits commencent dès les années 90, lorsque son prénom est évoqué dans une affaire pour "agression sexuelle sur mineur de 15 ans", peut-on lire auprès du Parisien. En 2022, c'est la journaliste Ixchel Delaporte qui indique avoir obtenu des témoignages d'anciens "qui racontent avoir été frappés par ce monsieur".

Alors qu'il n'a que 26 ans, le grand-père d'Émile était en fait présent à Réaumont, un établissement catholique jugé "strict, rigoriste, militariste" dans lequel une cinquantaine d'enfants étaient présents,  apprend-on auprès de France 3 Hauts-de-France. La journaliste évoque des scènes de violences sidérantes : "On ne parle pas de petites tapes, mais de coups de rangers, de fessées, avec des traces de doigts qui restent pendant deux mois, de tirages d’oreilles inouïs devant les parents des pensionnaires."

Quant à la grand-mère d'Émile, cette dernière est fréquemment décrite comme étant "discrète". 

Une grand-mère très discrète, aux opinions tranchées

Anne Vedovini, la grand-mère d'Émile, est également très croyante, mais est restée discrète depuis la disparition du petit garçon. Cette dernière avait partagé sur les réseaux sociaux et à plusieurs reprises, son opposition à l'avortement, confirme La Voix du Nord." Elle a, par exemple, partagé en 2020 un graphique très controversé estimant que l’avortement était à l’origine de beaucoup plus de morts que le coronavirus, ou encore un post regrettant qu’il soit possible d’aller avorter, mais pas de se rendre à la messe pendant les mesures de confinement" peut-on lire. L'enquête sur la mort du petit Émile se poursuit.