Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
L’épargne massive de ces derniers mois pourrait être mobilisée. La crise sanitaire ayant engendré craintes et flou économique, les Français se sont largement tournés vers l’épargne de précaution. D’après l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), durant les 16 semaines qui ont suivi le confinement (soit jusqu’au 26 juin), 75 milliards d’euros ont été placés. Cette somme record, qui a longtemps inquiété le gouvernement, pourrait servir à relancer l’économie du pays. Les députés de la majorité travaillent d’ailleurs sur ce sujet épineux.
15 d’entre eux (Modem et Agir ensemble), issus du groupe de travail "Financement des entreprises et mobilisation de l’épargne", ont ainsi remis leurs propositions ce mardi 21 juillet à Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances. "Nous avons cherché des pistes pour mobiliser cette épargne", indique à Capital Nadia Essayan, la députée Modem du Cher.
Si certaines mesures concernent la fiscalité des entreprises ou leurs relations avec le secteur de la bancassurance, d’autres visent directement l’épargne des particuliers. Elles pourraient être intégrées par le ministère de l’Economie et des Finances dans le futur plan de relance, présenté le 24 août 2020.
Mobilisation de l’épargne des Français pour relancer l’économie
Comme nous l’avons déjà évoqué, le Livret A et LDDS ont atteint des niveaux records au premier semestre 2020 : 26,13 milliards d’euros de dépôts, dont 20,41 milliards sur le Livret A, toujours autant convoité, malgré son faible taux (0,5% depuis le 1er février 2020). Ces fonds, servant majoritairement à financer la construction de logements sociaux et la politique de la ville pourraient également servir aux entreprises.
La création d’un Livret épargne industrie "permettrait de souscrire à des emprunts d’entreprises à un niveau local", explique Nadia Essayan. Via ce produit, la Banque Publique d'Investissement (BPI France) financera les emprunts obligataires des entreprises et livrera les dividendes au souscripteur. "Il faudrait logiquement que le rendement soit supérieur au taux du Livret A", ajoute l’élue du Cher.
D’autres propositions sont également à l’étude.
Vers la création de "fonds d’épargne territorialisés" ?
Sicav, unité de compte d’assurance vie… La création de fonds d’épargne territorialisés, alimentée par l’argent des particuliers, pourrait servir aux PME locales, sous la forme de "fonds propres et de garanties de prêts existants pour les entreprises de proximité", note Nadia Essayan.
Leur activité et financement seraient ainsi facilités et le souscripteur bénéficierait aussi d’un taux de rémunération supérieur au Livret A, "garanti par un acteur public".
Crédit participatif et déblocages exceptionnels d’épargne tunnels
"Le développement de l’actionnariat et de l’épargne salariaux" pourrait également être favorisé grâce à la création d’un crédit participatif.
Objectif : donner la possibilité à un salarié d’investir dans son entreprise, en en devenant par exemple actionnaire.
Le déblocage exceptionnel des produits d’épargne tunnels (épargne indisponible jusqu’à la retraite) est aussi étudié. Les plans d’épargne retraite comme un Madelin ou un Perco ou encore le PEL pourraient être concernés. Cet avantage, visant à participer à la relance, pourrait durer "jusqu’à la fin de l’année 2021" sous conditions d’investissements : "rénovation thermique des logements, les produits verts et le Made in France", détaille la députée.