Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
Depuis le 1er février 2020, le taux du Livret A (et du LLDS) est au plus bas : 0,5%. Un niveau jamais atteint depuis sa création en 1818. Pourtant, ce produit d’épargne défiscalisé continue de séduire. Sur les 5 premiers mois de 2020, pas moins de 17,45 milliards d’euros y ont été versés, d’après les derniers chiffres de la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Cette collecte faramineuse est due à la peur engendrée par la crise sanitaire et le confinement. Les Français ont en effet joué la carte de la prudence, en période d'incertitude économique. Et ce, malgré la faible rémunération attenante.
La tendance pourrait-elle s’inverser dès le 1er août, date de fixation semestrielle du rendement des livrets d’épargne réglementée ?
Livret A : les épargnants vont devoir s’habituer à un faible taux
Si François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, n’a pas encore transmis sa recommandation à Bercy, tout laisse à penser que le taux d’intérêt du Livret A restera inchangé. Il partage la volonté politique d’un taux bas du gouvernement selon laquelle cette épargne doit servir à relancer la consommation et l’activité des entreprises, rapporte Capital.
Le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, avait d’ailleurs déclaré en dernier, en plein confinement que "ce n'est pas d'épargne dont nous avons besoin aujourd'hui pour notre économie, mais d'investissement".
Le discours n’a, depuis, pas évolué. Raison pour laquelle Bercy et la Banque de France ne devraient donc pas élever le taux d’intérêt du Livret A le 1ᵉʳ août prochain.
L’inflation ne devrait pas aider non plus à augmenter sa rémunération actuelle…
Livret A : le taux pourrait être égal à zéro s’il était basé sur l’inflation
Selon la formule de calcul effective depuis le1ᵉʳr février 2020, le taux du Livret A doit être égal à "la moyenne semestrielle du taux d’inflation et des taux interbancaires à court terme (Eonia)". Or, celui-ci est contenu. En effet, la moyenne semestrielle (janvier à juin 2020) de l’inflation hors tabac sur 12 mois est de 0,5%. Quant au taux Eonia (taux d’intérêt interbancaire pour la zone euro), il devrait rester négatif : -0,45% environ sur les 6 premiers mois de cette année.
Ainsi, si l’on se réfère à la formule de calcul, le taux du Livret A serait alors de 0,025% ((0,5-0,45)/2). Etant donné qu’il doit être arrondi au dixième de point approchant, il afficherait alors un taux théorique de 0% !
Les épargnants sont toutefois sauvés par un taux plancher, fixé à 0,5%. Cette rémunération minimale ne devrait pas donc pas changer. Pourrait-elle par ailleurs durer ?
Livret A : un taux minimal durable ?
Cette rémunération de 0,5% pourrait s’étaler dans le temps. En cause, des taux interbancaires négatifs du fait de la politique de la Banque centrale européenne (BCE) et une inflation modérée.
Les experts de BPCE (Banque populaire, Caisse d’épargne) estiment en effet qu’après 0,4% en 2020, l’augmentation des prix à la consommation en 2021 ne devrait pas dépasser 1,3%. Quant au taux Eonia, il devrait être de -0,4%. En se basant sur le calcul des deux composantes du taux du Livret A, l’an prochain, le produit d’épargne devrait afficher un taux d’intérêt réel de -0,8%.